Les prix des matières premières poursuivent leur renchérissement généralisé, tirés par le retour de la confiance, la forte demande asiatique et la faiblesse du dollar. Cette hausse a concerné aussi bien les produits énergétiques que non énergétiques. L’indice des prix des produits énergétiques, calculé par la Banque mondiale, a progressé de 6,4% en novembre et celui des prix des produits non énergétiques de 4,4%.

Le renchérissement généralisé des prix des matières premières se poursuit. Une progression due au retour de la confiance, à une forte demande asiatique et à une faiblesse du dollar, indique la Direction des Études et des prévisions financières (ministère des Finances) dans sa dernière note de conjoncture. Cette hausse a concerné aussi bien les produits énergétiques que non énergétiques. En effet, l’indice des prix des produits énergétiques, calculé par la Banque mondiale, a marqué une augmentation de 6,4% en novembre. De même, l’indice des prix des produits non énergétiques a connu une progression pour le septième mois consécutif en novembre (+4,4%), tiré par les produits alimentaires (+5,6%), les métaux de base (+6%) et les fertilisants (+0,7%).

Ainsi, les prix du pétrole (Brent) ont atteint 43,2 dollars le baril en moyenne en novembre, en accroissement de 6,8% sur un mois et de 85% depuis leur creux d’avril. Cette remontée s’est accentuée pour atteindre 52 dollars le 18 décembre, leur plus haut niveau en 9 mois, marquant une hausse de 20% sur un mois. Un rebond attribué à «une gestion efficace de l’offre OPEP+, une demande asiatique plus forte, et des perspectives plus prometteuses de la demande mondiale suite au déploiement des vaccins Covid-19», note la Depf. En effet, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) table sur une augmentation de la demande mondiale de pétrole qui rebondirait de 5,7 millions barils par jour (mbj) en 2021, après une chute de 8,8 mbj en 2020, à cause de la pandémie. À noter, toutefois, que, depuis début 2020, les prix du Brent ont enregistré 42 dollars en moyenne, en repli de 35% en variation annuelle.

Même tendance haussière pour les cours du gaz butane qui se sont établis à 550 dollars la tonne le 18 décembre, leur plus haut niveau depuis février, en appréciation de 32% sur un mois, portant leurs gains à 12% depuis début 2020. Cette flambée s’explique par une augmentation de la demande saisonnière hivernale et des perturbations de l’offre. Depuis début 2020, les cours du Butane sont à 373 dollars la tonne en moyenne, en baisse de 11% sur un an.

Le phosphate brut a, quant à lui, marqué une hausse de 3,1% sur un mois et de 17% depuis leur creux de 13 ans en avril, affichant 82,5 dollars la tonne en novembre. Les prix du DAP (engrais) sont également en hausse mensuelle en novembre, quoique légèrement (0,7% à 360 dollars la tonne), portant leurs gains à 51% depuis leur creux de 14 ans en décembre 2019. Les cours du DAP sont soutenus par une reprise de la demande, notamment de l’Inde, explique la Depf, notant que sur les onze premiers mois de 2020, les cours moyens du phosphate brut et du DAP ont reculé de 16% et 2% respectivement sur un an. Les prix du blé tendre n’ont pas échappé à ce renchérissement généralisé des prix des matières premières. Ils se sont établis à 246 dollars la tonne en moyenne en novembre, en hausse de 1% sur un mois et de 24% depuis leur creux de juin. Ils sont tirés par des conditions de culture moins favorables en Argentine et dans certaines régions d’Europe, d’Amérique du Nord et de la mer Noire. À fin novembre, les prix moyens du blé ont enregistré 226 dollars la tonne, en hausse de 8% en variation annuelle.

Selon la FAO, la production mondiale de blé en 2020/2021 stagnerait à 761,7 millions de tonnes. S’agissant des cours mondiaux du sucre brut, ils ont marqué une hausse de 3% sur un mois en novembre et de 39% depuis leur creux d’avril, avec une moyenne de 312 dollars la tonne. Ce trend devrait se poursuivre, en raison d’un déficit prévu de l’offre sucrière mondiale en 2020/2021 de 3,5 millions de tonnes. Néanmoins, cette hausse serait freinée par les importantes disponibilités en Inde, le deuxième producteur mondial.