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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreLe président Alassane Ouattara brigue un troisième mandat contesté.
Le cacao est un sujet central de la campagne présidentielle.
A l'approche de l'élection présidentielle ivoirienne, la traditionnelle cérémonie d'ouverture de la récolte de cacao en Côte d'Ivoire a pris des airs de meeting politique. Lors des journées nationales du cacao et du chocolat, début octobre, le président Alassane Ouattara a annoncé la hausse du prix « bord champ », payé aux planteurs, qui va passer de 825 à 1.000 francs CFA le kilo. « Vous pouvez compter sur moi », a déclaré le chef d'Etat aux agriculteurs sur place qui ont salué cette annonce.
Le ministre de l'Agriculture, lui, n'a pas hésité à utiliser cette annonce à des fins électorales : « Allez partout dans vos villages pour annoncer la bonne nouvelle de la candidature du président Ouattara », a intimé Kobenan Kouassi Adjoumani. « Le président a fait beaucoup pour vous, en retour vous avez envers lui un devoir de reconnaissance », a-t-il ajouté. Ces déclarations ont suscité des applaudissements, mais aussi des rires, raconte l'AFP.
Une prime de 400 dollars par tonne
Cette hausse de 21 % du prix « bord champ » correspond en réalité au « différentiel de revenu décent » que la Côte d'Ivoire et son voisin le Ghana ont négocié avec les multinationales du chocolat pour mieux rémunérer les planteurs. Les deux pays produisent 60 % du cacao dans le monde et ont formé une sorte d'Opep du cacao pour doper les prix de « l'or brun » en imposant une prime de 400 dollars par tonne, soit 224 francs CFA par kilo. C'est un progrès, mais encore insuffisant pour vivre décemment, prévient un syndicaliste agricole, cité par l'agence.
Ce n'est pas un hasard si le cacao est l'un des sujets centraux de la campagne présidentielle ivoirienne : en Côte d'Ivoire, il représente entre 10 % et 15 % du PIB et jusqu'à 40 % des exportations du pays. La filière fait vivre 5 à 6 millions d'Ivoiriens, mais dans des conditions difficiles : selon la Banque mondiale, 80 % des planteurs gagnent moins de 3 dollars par jour.
Pour les investisseurs, l'élection présidentielle qui se déroulera le 31 octobre est le sujet de préoccupation. Ils ont en mémoire les violences, plusieurs milliers de morts et de disparus, après les élections de 2010, où Alassane Ouattara est arrivé au pouvoir. Les cours du cacao avaient pris 20 % dans les trois mois qui ont suivi en raison des perturbations des exportations.
En cette fin 2020, le contexte politique està nouveau tendu. Alassane Ouattara brigue un troisième mandat, alors que la Constitution le limitait à deux. Des violences ont déjà éclaté dans le pays, faisant une dizaine de morts et l'opposition a déjà lancé des appels à la « désobéissance civile ». Quand le président a annoncé sa candidature cet été, les contrats à terme à Londres ont bondi à 2.694 dollars la tonne, avant de retomber autour de 2.500 dollars sur fond de surproduction à venir.
Marché excédentaire en vue
Le cacao ne devrait en effet pas manquer. La Côte d'Ivoire s'apprête à enregistrer une des meilleures récoltes de son histoire avec près de 2,2 millions de tonnes de fèves. Même si la production au Ghana s'annonce moins abondante que prévu en raison d'une météo moins favorable, le marché devrait être excédentaire de 200.000 tonnes, du jamais-vu depuis quatre ans.
Le surplus va d'autant plus peser sur les cours que la consommation de chocolat a, elle, été durement affectée par la pandémie. « La demande des industries agroalimentaires s'améliore à l'approche de Noël en Europe », notent les analystes de Rabobank. Les experts de la banque néerlandaise ne s'attendent toutefois pas à un rebond spectaculaire : avec la hausse du chômage et la contraction du PIB dans les pays développés, la consommation de chocolat y sera « sensiblement plus faible ».
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