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Le pétrole a été au cœur des préoccupations toute l’année

23/12/2020
Source : L'AGEFI Quotidien
Catégories: Matières Premières

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L’or noir sera encore un sujet majeur pour l’économie mondiale en 2021.

Après avoir diminué d’environ 4% cette semaine alors qu’une nouvelle souche de coronavirus à propagation rapide effraie les marchés sur les perspectives pour la demande, les contrats à terme sur le pétrole auront finalement perdu environ 6% sur l’année. L’or noir aura été un sujet de préoccupation majeur, un thermomètre de l’économie mondiale avec ses paramètres propres à l’origine d’épisodes importants entre les tensions géopolitiques de mars pour savoir s’il fallait réduire la production des pays producteurs et de leurs partenaires (Opep+), puis un accord sur des coupes historiques à hauteur de -10 millions de baril/jour (mbj) le 10 avril, et un creux inédit jusqu’à des prix «symétriquement» négatifs le 20 avril, au pic des problèmes de stockage qui faisaient redouter aux négociants financiers d’être livrés sans avoir les espaces nécessaires à l’échéance des contrats.

Un marché

guidé par la demande

«En mars, les Russes refusaient une coupe trop rapide de -1,5 mbj car ils voulaient d’abord voir, à juste titre, l’ampleur de la crise pour que la réduction de la production puisse, contrairement à 2008, avoir un effet réel face à la demande (qui a chuté de 98 à moins de 75 mbj entre janvier et avril, ndlr)», rappelle Benjamin Louvet, gérant des fonds matières premières chez Ofi AM. Après le creux d’avril, les cours ont connu un plateau de juin à octobre puis ont retrouvé leur niveau de début mars, autour de 48 dollars/baril pour le brut WTI américain et de 50 dollars/baril pour le Brent.

Les marchés semblent désormais un peu trop optimistes sur la hausse attendue pour le début de l’année 2021, au cours de laquelle les cours seront encore guidés par la demande et la croissance. Par exemple, le trafic aérien ne pourra retrouver ses niveaux d’avant-crise à court terme : il était revenu à seulement 60% avant les nouvelles restrictions. «Il faut ajouter que les Chinois ont été opportunistes et ont soutenu la demande en profitant des prix bas en mai, mais ils vont désormais gérer des surplus, remarque Benjamin Louvet. En outre, les marges des raffineries étant aujourd’hui très faibles, elles n’ont pas intérêt à commander de la matière première, mais plus à travailler au déstockage.»

Le gérant spécialisé ajoute, en face de ces problèmes de demande, plusieurs facteurs pouvant toucher l’offre : le retour effectif du pétrole libyen, passé de 0,3 à 1,3 mbj ces dernières semaines ; la hausse de production de l’Opep+ de 0,5 mbj en janvier (les coupes reviendront de -7,7 mbj depuis septembre à -7,2 mbj), et probablement en février aussi, notamment pour répondre à une forte demande asiatique pour le pétrole «lourd» de ces pays-là ; le retour possible de 1,7 mbj de pétrole iranien à l’export si la nouvelle administration américaine de Joe Biden acceptait un nouvel accord sur le nucléaire iranien (JCPoA) qui reviendrait à lever les sanctions. Pour toutes ces raisons, il ne serait pas impossible de voir les cours baisser encore d’au moins 10% dans les prochains mois – les pays de l’Opep+ estiment qu’ils interviendront au-dessous.

45 faillites en 2020

dans le schiste américain

Seul point «positif» sur l’offre à court terme : alors que c’est du pétrole «léger» issu du pétrole de schiste américain dont le monde a le moins besoin, c’est aussi lui qui a le plus souffert en 2020 et devrait encore souffrir en 2021. «Déjà en difficulté après n’avoir jamais généré de cash-flows positifs entre 2008 et 2019 à l’échelle de l’industrie, ce pétrole qui nécessite d’importants investissements, connaît de graves problèmes de financement qui impactent déjà la production, descendue de 13 mbj en 2019 - un niveau que beaucoup pensent ne jamais retrouver - à 10 mbj en 2020, et potentiellement moins de 7 mbj fin 2021», poursuit Benjamin Louvet, en évoquant les faillites des entreprises américaines du secteur (plus de 45 en 2020 pour plus de 600 milliards de dettes cumulées, et beaucoup attendues en 2021), et en conséquence la division par trois du nombre de foreuses (260 désormais) et d’équipes d’extraction (145).

A plus long terme, si les vaccins permettent une normalisation de l’économie et de la demande mondiales, la tendance serait tout autre, puisque le pétrole traditionnel se trouverait lui aussi en manque d’investissements pour renouveler sa production (il y a un décalage de 4 à 5 ans avant d’en percevoir les bénéfices). Une meilleure situation sanitaire pourrait induire une remontée assez forte des cours après le troisième trimestre, par exemple jusqu’à 100 dollars/baril, même si les analystes estiment la valeur intrinsèque de l’or noir plutôt entre 70 et 80 dollars/baril.


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