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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreLes tensions entre pays producteurs de cacao et industriels sur le prix d'achat des fèves ont conduit à un envol des prix sur le marché international, alors même que la demande est en berne avec la pandémie de Covid-19.
Sur le marché de New-York, la tonne de cacao pour livraison en décembre, un contrat qui arrive donc bientôt à son terme, a grimpé de plus de 25% depuis vendredi dernier, pour culminer à 2.915 dollars, à un niveau plus vu depuis le début de la pandémie.
Pas pour autant de quoi se réjouir pour les pays producteurs de cacao, préviennent des observateurs du marché: ce bond des prix est au contraire la conséquence du conflit qui les oppose à leurs acheteurs, les exportateurs qui revendent ensuite à l'industrie chocolatière.
"La dispute sur les prix a poussé les acheteurs à se tourner vers d'autres sources, moins chères, ils se sont donc rabattus sur le marché new-yorkais", résume Andrew Rawlings, analyste chez Rabobank.
En Afrique de l'Ouest, le Ghana et la Côte d'Ivoire, qui représentent deux-tiers de la production mondiale, se sont associés depuis 2019 pour tenter d'obtenir plus de l'industrie chocolatière, sur le modèle par exemple de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, l'Opep.
Abidjan et Accra avaient obtenu de leurs acheteurs une prime de 400 dollars par tonne de cacao, appelée Différentiel de Revenu Décent (DRD) et appliquée à partir de la campagne 2020-21. Mais depuis, la pandémie ravage la demande mondiale, et les acheteurs rechignent à voir les prix grimper alors que l'offre abonde.
"Il y a eu une demande d'abaisser le premium, qui a apparemment été refusée. Un des géants de la confiserie a décidé de se tourner vers les réserves" propres aux places d'échange comme l'ICE à New York, au lieu d'acheter directement vers les pays producteurs comme les grands industriels le font d'habitude, explique Judith Ganes, analyste du marché des matières premières.
Selon l'agence Bloomberg, qui cite des sources anonymes témoins de la transaction, l'acheteur est Hershey, l'un des plus grands confiseurs américains.
"Nous ne commentons pas nos activités d'achats, nous achetons du cacao d'une variété de sources", a réagi Hershey dans un texte envoyé à l'AFP. "Nous payons le DRD" sur la récolte qui débute "et en plus, nous investissons dans l'éducation agricole", précise le groupe.
Le numéro un mondial du chocolat, le confiseur américain Mars, affirme également dans un communiqué être "un des premiers acheteurs de la récolte de 2020/2021, sur laquelle nous avons payé le DRD."
Sur le marché de New York, le contrat pour livraison en mars, moins directement affecté, a vu son prix bondir de près de 16% à 2.740 dollars. A Londres, la tonne de cacao s'échangeait vendredi pour 1.829 livres sterling, en hausse de 13,5% par rapport à la semaine dernière.
js/bp/etr
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