En effet, dans le rapport intitulé « Au pays du cacao : comment transformer la Côte d’Ivoire », publié le 11 juillet 2019, la Banque mondiale estime que les producteurs de cacao vivaient dans la misère totale alors que la fève brune, fruit de leur labeur, constituait un véritable poids économique. Cette redistribution inéquitable des richesses par les autorités ivoiriennes accroît donc la pauvreté dans le pays.

Menace d’embargo sur le cacao ivoirien aux Etats-Unis

Dans une correspondance publiée par le site 7info.ci, les sénateurs démocrates Ron Wyden de l’Oregon et Sherrod Brown de l’Ohio ont écrit le 16 juillet 2019 au département de Sécurité intérieure américaine (Dhs) ce qui suit afin de faire appliquer les lois interdisant les importations de cacao issues du travail des enfants :

«Nous vous écrivons pour exprimer notre inquiétude persistante face au fait que des importations de cacao contenant du travail forcé, notamment du travail forcé des enfants, continuent d’entrer aux États-Unis ».

La Côte d’Ivoire, premier pays exportateur mondial de cacao avec 45% de la production de fève de cacao pourrait être impactée si cette menace est mise à exécution.

Profitant donc de leur passage à Abidjan, Mme Gwendolynnes Moore, Député de l’Etat de Winsconsin et M. Dwight Evans, député de l’Etat de Pennsylvanie ont souhaité à travers cette rencontre avec la première dame de Côte d’Ivoire, par ailleurs présidente du CNS (Comité National de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants), comprendre les actions menées par le pays dans le cadre de lutte contre le Travail des Enfants.

Lors des échanges, Madame Dominique Ouattara a présenté les actions entreprises par la Côte d’Ivoire pour éradiquer le travail des Enfants à ses invités. Notamment, la création du CNS (Comité National de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants) et du CIM (Comité Interministériel de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants, CIM).

Elle a noté que ces deux comités, en collaboration avec les partenaires, ont élaborés et mis en œuvre 3 Plans d’Action Nationaux de lutte contre le travail des enfants.

Le premier de 2012 à 2014, le deuxième de 2015 à 2017 et un troisième plan d’action 2019-2021, qui vient d’être adopté, avec pour ambition de s’attaquer aux causes profondes de ce phénomène à savoir la pauvreté.

« Un budget de 132 millions de dollars américains sera mobilisé pour sa mise en œuvre efficace » a-t-elle annoncé. Elle a également fait un large éventail des résultats « positifs » enregistrés par la Côte d’Ivoire avec l’application de la loi sur l’école obligatoire, les différentes campagnes de sensibilisation et de communications sur le phénomène, et bien d’autres actions menées par le CNS, le CIM, mais aussi la fondation Children Of Africa, notamment en faveur de l’autonomisation des femmes avec le Fafci ( fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire).

En ce concerne la menace d’un embargo sur la Côte d’Ivoire, la Première Dame a été claire. Elle a expliqué que c’était injuste de mettre en mal tous les efforts des planteurs et tout un pays pour des incompréhensions. Elle a révélé qu’elle compte rencontrer en septembre prochain les deux sénateurs américains qui réclament cette sanction contre la Côte d’Ivoire pour expliquer toutes les actions qui sont entreprises dans le cadre de la lutte contre le travail des Enfants.

« J’ai l’impression que tous les efforts que nous faisons ne sont pas assez connus et reconnus (…) J’ai l’intention de faire un voyage aux Etats-Unis en septembre pour expliquer notre travail, comme je l’avais déjà fait avec le sénateur Tom HARKIN et le Député Eliot ENGEL » a annoncé Mme Dominique Ouattara.