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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreMalgré une croissance soutenue, le continent africain reste à la traîne de l'Amérique latine et de l'Asie du
Sud-Est dans l'industrie manufacturière.
Mais la révolution numérique ouvre un champ immense aux petites unités de production pour mieux tenir
compte des spécificités des 54 pays africains.
Si les perspectives économiques en Afrique tracées par la Banque africaine de développement (BAD)
montrent une amélioration générale et continue des performances économiques du continent, avec un
produit intérieur brut (PIB) attendu en hausse de 4 % en 2019, après 3,5 % en 2018 et en 2017, pour 4,1 %
attendu en 2020, cette même BAD affirme, dans son rapport 2019, que « l'Afrique doit s'industrialiser ».
L'émergence d'une classe moyenne sur le Continent noir, décrite par de nombreuses études, et l'exemple
des quelques rares pays, sur les cinquante-quatre que compte l'Afrique, qui, comme le Nigeria et l'Ethiopie,
tirent une modeste plus-value de leur industrie manufacturière, sont les arbres qui cachent non pas la forêt…
mais le désert. « Aujourd'hui, l'industrie africaine ne génère que 700 dollars de PIB par habitant en moyenne,
c'est-à-dire 3 fois moins qu'en Amérique latine, et environ 5 fois moins qu'en Asie de l'Est », peut-on lire dans
une étude que vient de publier le cabinet de conseil en management et technologie européen BearingPoint
sous le titre « Industrieen Afrique, les raisons d'unrenouveau ».
Un titre teinté d'optimisme tant le constat dressé peut sembler désespérant. « Si l'industrie représentait 31 %
du PIB en 1980, elle ne contribue plus aujourd'hui qu'à hauteur de 25 % du PIB africain », est-il ainsi écrit
dans ce rapport de Jean-Michel Huet, associé en charge de l'Afrique et du développement international et
coordonnateur de cette étude, et ses équipes. La libéralisation du commerce mondial a exposé les
entreprises locales à la concurrence exacerbée des produits importés.
En outre, les handicaps qui pèsent sur le développement d'une industrie manufacturière en Afrique sont
légion : des économies essentiellement basées, pour les unes, sur les matières premières, pour les autres,
sur l'agriculture avec une productivité catastrophique ; des investissements limités du fait d'une grande
instabilité juridique, fiscale et monétaire ; ou encore, une main-d'oeuvre orientée vers des services à faible
niveau de productivité.
Mais, pour Jean-Michel Huet, qui dispose d'une quarantaine de consultants dévolus à des clients africains ou
opérant en Afrique et le double avec ceux des bureaux de BearingPoint intervenus sur des dossiers africains,
le continent ne manque pas d'atouts. A l'heure du réchauffement climatique, c'est, souligne-t-il, « le plus sûr
au monde quant aux risques liés aux catastrophes naturelles, tremblements de terre, typhons, tsunamis… »
Les zones dangereuses ne manquent pas certes, mais elles se concentrent essentiellement dans la bande
sahélienne et dans les régions les plus enclavées.
Ailleurs, l'urbanisation, la croissance démographique avec, à l'horizon 2025, « la main-d'oeuvre la plus jeune
et la plus nombreuse au monde », les ressources naturelles avec 60 % des terres arables de la planète, la
diffusion des nouvelles technologies avec un demi-milliard de connexions mobiles haut débit en 2020, soit
deux fois plus qu'en 2016, sont autant de catalyseurs d'une « industrie augmentée », selon la formule de
BearingPoint.
Nouvelles technologies
Le cabinet a élaboré 4 scénarios pour le développement industriel de l'Afrique dans les trente prochaines
années (voir graphique). Le premier simule une simple corrélation de la croissance démographique à la
croissance économique. Le deuxième, « As is African », repère à l'identique la série de trente années
1985-2015. Le troisième applique à l'Afrique l'explosion industrielle de la période 1974-2004 en Asie du
Sud-Est. Le quatrième enfin, l'« industrie augmentée », est celui retenu par les experts de BearingPoint. «
C'est à terme le meilleur, il nécessite temps et investissement mais fait sens assez tôt grâce à l'impact rapide
du digital », écrivent-ils dans leur rapport.
Pour Jean-Michel Huet, le numérique et les nouvelles technologies favorisent les modèles agiles, « avec des
mini-usines qui permettent de gérer les spécificités du continent ». Le leader africain du e-commerce, Jumia,
y voit lui aussi une opportunité (lire ci-contre). « Nous souhaitons réellement nous inscrire dans ce
mouvement », souligne le cofondateur et codirigeant du groupe, Sacha Poignonnec, selon lequel « on ne
compte pas le nombre de nos vendeurs (40 % sont des femmes, 60 % des jeunes) qui ont démarré en
faisant du commerce et ont finalement développé une marque ». Mais celui-là en convient, il y a encore un
gros travail de formation à effectuer pour convertir les Africains à l'industrie.
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