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Orange offre à l’ Afrique de l’Ouest son premier câble international

14/01/2021
Source : https://viewer.factiva.com/
Catégories: Secteurs

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Djoliba relie huit pays entre eux et au reste du monde. Une première dans la région.

En mandingue, une des langues locales d’Afrique de l’Ouest, le fleuve Niger s’appelle Djoliba. Il a donné son nom au premier réseau de fibres optiques panafricain d’Orange. Djoliba associe 10.000 km de câbles sous-marins pour relier l’Afrique de l’Ouest aux autres continents et 10 000 km de câbles terrestres pour assurer la communication entre huit pays (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Nigeria et Sénégal).

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Orange mise énormément sur cette infrastructure qui lui a coûté 150 millions d’euros. Outre son intérêt économique, ce trait d’union télécoms revêt un caractère symbolique, quasiment politique, dans la sous-région. L’unité numérique est un des jalons de la construction d’un écosystème local en développement. Un des objectifs de cette liaison câblée est d’«accompagner la croissance des usages dans de bonnes conditions de sécurité et de qualité», explique Jérôme Barré, directeur général d’Orange Wholesale et réseaux internationaux.

Or, le trafic internet devrait doubler en Afrique entre 2019 et 2021, soit une progression plus rapide qu’en Europe ou aux États-Unis. Pour faire face à cette croissance, Orange disposait déjà de trois accès en façade Atlantique, avec les câbles sous-marins SAT 3, ACE et Main One. Un quatrième, 2Africa, devrait être achevé début 2024 au plus tard. Il est construit par Facebook et un consortium d’opérateurs télécoms dont Orange, et va permettre au français de renforcer encore ses capacités de trafic dans la zone. Face à ce maillage sous-marin, il manquait une interconnexion terrestre. «Internet s’arrêtait aux frontières des pays», résume Jean-Luc Vuillemin, responsable des réseaux internationaux d’Orange.

Une entreprise qui souhaitait une liaison entre Bamako et Abidjan devait négocier avec au moins deux opérateurs différents. Désormais, elle peut disposer d’une offre unique, sur le réseau Orange. «La construction de Djoliba est aussi une aventure humaine. Nos équipes sont parties en 4 × 4, parfois dans la jungle, installer des équipements, des routeurs. Il leur a fallu relever de véritables défis et parfois même construire des routes», relate Jean-Luc Vuillemin. Le jeu en valait la chandelle, de premiers clients se sont déjà manifestés.

Pression chinoise

Le groupe réfléchit déjà à la suite. Il envisage d’étendre Djoliba à d’autres pays de la région. Orange pourrait utiliser ses réseaux ou nouer des accords avec des acteurs locaux. «Nous continuons de regarder les opportunités de rachats qui pourraient se présenter dans la région», glisse Stéphane Richard . Le PDG d’Orange n’exclut pas d’autres opérations en Afrique de l’Ouest. Le modèle de Djoliba serait aussi duplicable à d’autres régions du monde, au Moyen-Orient par exemple.

Orange veille ainsi à conforter ses positions dans les réseaux fibres, alors que les opérateurs et équipementiers chinois se font très présents dans la région. Ils n’hésitent pas à négocier des contrats à des prix très agressifs pour déployer leurs infrastructures, voire à échanger la réalisation de réseaux contre des accès à des zones de pêche, au Cameroun par exemple. Or, les réseaux fibres servent non seulement à des connexions terrestres mais aussi à assurer l’interconnexion des antennes mobiles et, donc, à développer ces services!

Aux enjeux géopolitiques s’ajoutent des enjeux sociétaux. Ces liaisons internet vont permettre d’offrir une redondance entre des data centers situés dans différents pays, et donc d’apporter plus de sécurité à des acteurs de la finance, par exemple. «Cela va aussi permettre de promouvoir les contenus locaux. Il ne faut pas oublier l’importance de Nollywood au Nigeria», mentionne Stéphane Richard, qui voit en Djoliba un élément nécessaire à la construction d’un écosystème numérique dans cette sous-région d’Afrique.

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«L’inclusion passe par le numérique en Afrique encore plus qu’ailleurs. C’est un moyen de lutter contre les inégalités, d’apporter l’éducation au plus grand nombre. On estime que d’ici à 2030 l’Afrique aura besoin de 230 millions d’emplois en liens avec le numérique», ajoute Elizabeth Tchoungui, directrice executive, RSE, diversité et solidarité d’Orange. Le mobile est un vecteur de progrès et d’amélioration des conditions de vie en Afrique. «Les sujets français anti-ondes sont hors sols ici», ajoute-elle.


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