Depuis les découvertes gazières de 2015, le ministère du pétrole a multiplié les appels à des experts internationaux pour le conseiller sur différents aspects de la future stratégie mauritanienne. Les groupes français se sont taillé la part du lion sur ce marché.

La galaxie de consultants français qui entoure le ministère mauritanien du pétrole, dirigé par Abdessalem Ould Mohamed Saleh - ancien cadre de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) -, s'est étoffée un peu plus fin novembre. Le bureau d'étude français spécialisé dans la formation et les ressources humaines Sfere a décroché un contrat d'un montant de 210 000 euros, qui sera dédié à la réalisation d'une étude de faisabilité pour la création d'un institut spécialisé dans les technologies du pétrole et du gaz en Mauritanie.

Soutien de la Banque mondiale

Ce contrat est financé par la Banque mondiale, qui a accordé au pays un prêt de 20 millions de dollars dans le cadre d'un projet d'appui aux négociations des projets gaziers (PADG). Très présent en Afrique dans le conseil aux institutions gouvernementales, Sfere est dirigé par l'ingénieur français Patrice Laurens.

La société rejoint ainsi la liste des cabinets de conseil tricolores bien implantés à Nouakchott. L'un des plus influents est le parisien Okan, dont le consultant Amaury de Féligonde appuie notamment le pouvoir mauritanien sur la sensible question du local content, soit la part qui sera réservée aux entreprises locales dans l'industrie gazière. Ce secteur se développe depuis 2015 grâce aux découvertes réalisées sur le gisement transfrontalier avec le Sénégal Grand Tortue Ahmeyim (GTA), développé par les sociétés pétrolières BP et Kosmos Energy.

La pandémie de Covid-19 et le changement de stratégie de BP, qui souhaite réduire son empreinte carbone et investir dans les énergies renouvelables, devraient toutefois largement retarder le lancement de la production, désormais prévu en 2025 (Africa Intelligence du 09/12/20).

L'IFP à l'assaut de Nouakchott

Autre société française à graviter autour du ministre Saleh : l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (IFPEN) et sa filiale de formation IFP Training, chargée début 2020 de dispenser aux équipes du ministère du pétrole une formation relative aux négociations de projets gaziers (Africa Intelligence du 18/02/20). L'IFP entretient également de forts liens avec l'Ecole supérieure polytechnique de Nouakchott, dont les élèves devraient recevoir une formation en ingénierie prise en charge par IFP Training.

L'un des plus gros contrats de conseil attribués dans le cadre du PADG est revenu à la joint-venture Tractebel (Belgique) - De Gaulle Fleurance & associés (France), qui a remporté en mars dernier un contrat d'une durée de quinze mois pour l'analyse de commercialisation du GNL dans le monde entier, d'un montant de 785 000 euros. La coentreprise franco-belge a ainsi remplacé la société établie à Lyon (France) Enercap, initialement choisie pour conseiller la Mauritanie dans l'analyse de marché du GNL.