Les représentants du gouvernement d'Ankara ont réaffirmé les opportunités représentées par le secteur minier guinéen pour les investisseurs turcs lors d'un récent forum d'affaires. Une manière de concurrencer la Chine comme partenaire favori de Conakry.

Investissez dans les mines ! Voilà ce qu'ont martelé aux businessmen de leur pays Gonca Yilmaz Batur, la vice-ministre du commerce d'Ankara, Hilmi Ege Türemen, son ambassadeur à Conakry, mais aussi Nail Olpak et Fatih Volkan Kazova, respectivement président et responsable Guinée de l'influent conseil turc pour les affaires extérieures DEIK au cours du Forum Turquie-Guinée virtuel du 18 août. Ainsi, même si la majorité des inscrits turcs à cet événement, qui visait à orienter les investissements des entreprises en Guinée, exerçaient dans la construction, l'énergie et les équipements industriels, les représentants d'Ankara ont rappelé les opportunités offertes par le secteur minier.

Devenir un meilleur allié pour Conakry

Car pour devenir un partenaire privilégié de la Guinée et permettre aux entreprises turques d'y emporter toujours plus de contrats, les autorités d'Ankara savent qu'elles doivent grandir dans les mines, principal poste de revenus de Conakry et moteur de la croissance du pays. Seule cette stratégie peut positionner la Turquie - déjà très présente en Guinée dans le BTP, le transport et l'assainissement - comme alternative à la Chine, jusqu'à présent alliée principale de Conakry.

Les dirigeants turcs n'entendent toutefois pas rivaliser avec les géants chinois directement sur leur terrain : l'extraction de la bauxite et le développement du gisement de fer géant de Simandou. Ces groupes sont trop grands et extrêmement bien dotés financièrement. La Turquie se positionne donc sur des projets parallèles. Ainsi, lors du forum, la vice-ministre a affirmé qu'au-delà de la bauxite, les ressources en or, cobalt et nickel étaient intéressantes. Aussi, les émissaires du régime de Recep Tayyip Erdogan ont rappelé que les entreprises turques étaient capables de proposer des projets pour transformer les minerais extraits en Guinée et ainsi apporter de la valeur ajoutée directement dans le pays, alors que les entreprises chinoises exportent le plus souvent le minerai brut.

Enfin, les représentants turcs se sont dits prêts à aider au développement de l'agriculture sur les corridors de production et de transport miniers, dans la droite ligne des objectifs du président Alpha Condé et de ses équipes.