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Industrie extractive - Les organismes de répression ouest-africains pas assez outillés face aux criminels

20/11/2019
Source : AllAfrica
Catégories: Sociétés

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Les outils dont disposent les organismes de répression criminelle ouest-africains ne sont pas à la hauteur du
niveau de sophistication des criminels opérant dans l'industrie extractive, relève un rapport du Groupe
intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (GIABA).
Le document relève notamment que "le caractère non réglementé du commerce de diamants bruts et d'or
continuent d'exacerber la situation, plus particulièrement pour certains pays où les diamants ou l'or
représentent une part importante du produit intérieur brut (PIB) ou des exportations totales, avec des
systèmes formels sous-développés".

Intitulé "Blanchiment de capitaux et financement du terrorisme liés au secteur de l'industrie extractive en
Afrique de l'Ouest", ce rapport dont copie a été obtenue par l'APS compte 77 pages.
Il souligne que le renforcement de la réglementation et de la transparence de l'industrie extractive et du
secteur minier aidera non seulement les pays à lutter contre ces phénomènes, mais également à accroître
leurs revenus et améliorer leur situation budgétaire.

Dans le rapport, Matthew Byme, conseiller juridique sénior du Fonds monétaire international (FMI), soutient
que l'absence de transparence des transactions dans l'industrie extractive et le secteur minier en général a
été identifiée comme un obstacle majeur au recouvrement de l'impôt.
M. Byme estime que la mise en oeuvre de la norme du GAFI (Groupe d'action financière) renforce la
transparence des transactions et devrait être bénéfique pour la supervision générale des négociations en
pierres et métaux précieux, y compris pour l'audit fiscal.

"L'objectif de la mise en oeuvre d'un cadre de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du
terrorisme (LBC/FT) est de détecter et/ou prévenir la perpétration de crimes sous-jacents tels que la fraude,
le trafic de stupéfiants, la contrebande d'armes ou la corruption", indique le rapport.
Il rappelle que "selon plusieurs rapports publiés dans les médias et les organisations internationales, des
liens se nouent entre le blanchiment de capitaux et les exportations illégales de minéraux comme les
diamants".

Dans les économies où les devises n'ont plus de valeur, les diamants et l'or sont principalement utilisés
comme moyen pour faire circuler l'argent liquide, relève le document.
"Les analystes et spécialistes de la lutte contre le terrorisme soulignent le fait que les groupes terroristes
Al-Qaïda et Hezbollah ont utilisé des diamants bruts de l'Afrique de l'Ouest pour financer leurs activités",
souligne le document.

Il signale que le groupe de réflexion "Global Witness" a présenté des preuves qui confirment qu'Al-Qaïda est
impliqué dans le commerce de diamants bruts depuis les années 1990.
De même un rapport du Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) des Etats-Unis d'Amérique a-t-il
établi "un lien entre certains résidents d'Afrique de l'Ouest et des descendants du Moyen-Orient vivant en
Gambie, au Ghana et en Sierra Leone pour fournir un soutien aux organisations terroristes telles que
Al-Qaïda et le Hezbollah".

"L'impact de cette activité criminelle sur la stabilité économique et sociale de la société, ainsi que sur la
sécurité de l'Etat constitue une vive préoccupation", d'après ce document du GIABA.

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