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Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, revendique un rôle moteur dans
l'électrification de l'Afrique.
« Court en palabres, mais riche en accords » (« short on talk, but heavy on deals »). C'est le programme
ambitieux que s'est fixé la deuxième édition de l'Africa Investment Forum (AIF) organisée à Johannesburg,
du 11 au 13 novembre, sous l'égide de la Banque africaine de développement (BAD).
Son président, le Nigérian Akinwumi Adesina, vient d'obtenir le soutien de ses 80 Etats actionnaires pour
doubler le « capital autorisé » de la banque, de 93 à 208 milliards de dollars, d'ici à 2030. Dans un entretien
aux « Echos », il explique comment ces nouvelles ressources doivent être utilisées pour aider l'Afrique à
accomplir un « bond de géant ».
« Cette augmentation de capital est un formidable vote de confiance de la part de nos actionnaires. C'est la
plus importante depuis la création de la banque en 1964. Cela va nous aider à combler le déficit de
financement des infrastructures en Afrique qui est estimé entre 65 et 108 milliards de dollars par an »,
explique Akinwumi Adesina.
Dans le cadre de son programme « High Five », la BAD entend accélérer ses investissements dans le
numérique, les réseaux de distribution d'eau et d'assainissement, les autoroutes transnationales et les
infrastructures portuaires. « Nous disposons d'un capital de 208 milliards de dollars mais nous allons pouvoir
lever bien davantage auprès du secteur privé par effet de levier. »
« La BAD est déjà leader en matière d'investissements dans les énergies renouvelables. Les potentialités
sont immenses. On va continuer à investir. L'avenir de l'Afrique est dans les énergies renouvelables », insiste
le président de la BAD.
Le projet emblématique « Desert to Power »
Parmi les grands chantiers en préparation, il juge particulièrement emblématiquele projet « Desert to Power »
qui vise à fournir de l'énergie à 250 millions de personnes dans les 11 pays de la bande sahélienne (du
Sénégal à l'Ethiopie…) en faisant de cette région la plus grande zone de production solaire au monde avec
10.000 MW de capacité.
« Desert to Power est un projet entièrement conçu et piloté par la BAD. J'en ai parlé au G7 au président
Macron. Nous travaillons avec l'Agence française de développement (AFD) et l'agence marocaine pour
l'énergie durable Masen sur ce projet, qui représente un investissement de 20 milliards de dollars. Il y a une
convergence d'intérêts sud-sud et nord-sud en faveur de ce projet. Emmanuel Macron, Justin Trudeau et le
Premier ministre indien Narendra Modi ont démontré beaucoup d'enthousiasme pour ce chantier. »
Pour le patron de la BAD, c'est un projet très complémentaire du programme de lutte contre la désertification
du Sahel « Great Green Wall » (8.000 km de muraille verte), lancé en 2013 avec le soutien de la Banque
mondiale. « Malheureusement, les populations ont très peu accès à l'électricité dans ces régions où on a
planté des millions d'arbres. Si on ne leur garantit pas cet accès, les arbres seront coupés et le 'Great Green
wall' pourrait devenir un 'grand mur de charbon'. Le projet 'Desert to Power' a un rôle clef à jouer pour
protéger cette 'muraille verte'. C'est pourquoi il faut le faire vite. »
600 millions d'Africains sans accès à l'électricité
« En 2019, je ne peux pas accepter que 600 millions d'Africains n'aient toujours pas accès à l'électricité.
Nous voulons garantir un accès universel des Africains à l'électricité. L'Afrique dispose de nombreuses
sources naturelles d'énergie : le solaire, l'hydraulique, l'éolien… Il faut les débloquer. Nous avons déjà
connecté 16 millions d'Africains à l'électricité en quatre ans depuis le début de mon mandat. » Si l'accès
universel de la population africaine à l'électricité en 2030 reste la première priorité de la BAD, l'ancien
ministre de l'Agriculture du Nigeria ne saurait oublier le secteur agricole. « Nous avons déjà amélioré la
productivité agricole au bénéfice de 70 millions de personnes en quatre ans. Mais il nous faut encore
développer la chaîne de valeur au profit des cultivateurs locaux. Dans le cas du cacao, la Côte d'Ivoire et le
Ghana produisent aujourd'hui 65 % de la production mondiale. Le marché mondial représente 120 milliards
de dollars. Mais l'Afrique, qui produit 75 % de toutes les fèves de cacao, ne capte que 2 % des revenus. C'est
inadmissible. Voilà pourquoi nous avons décidé d'investir 25 milliards de dollars sur dix ans dans la
transformation de l'agriculture. »
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