L’African securities exchanges association (ASEA) a tenu la semaine dernière en partenariat avec la Bourse de Casablanca sa 24ème édition des conférences annuelles de l’ASEA. Dans un entretien accordé au site d’information ‘’Aujourd’hui le Maroc’’, Edoh Kossi Amenounve revient sur les moments forts de ces deux jours d’échanges et livre sa vision d’un marché financier africain performant.

La Conférence annuelle permet de regrouper tout l’écosystème des marchés de capitaux du continent pour débattre, pendant deux jours, de l’évolution et des perspectives de nos Bourses et infrastructures de marché mais aussi de leur rôle dans le financement des économies de nos pays. Selon Edoh Kossi Amenounve, la protection des investisseurs doit être renforcée et une plus grande synergie développée entre les acteurs des marchés, y compris les gouvernements, les régulateurs, etc. Il souligne que les places boursières africaines manquent de profondeur pour aborder les grandes opérations, ce qui pousse les Etats et plusieurs grandes entreprises à aller à l’extérieur. A titre illustratif, les émissions africaines sur le marché des Eurobonds au premier trimestre 2021 s’élevaient à plus de 135 milliards de dollars et 112 sociétés africaines sont cotées à la Bourse de Londres. Ainsi, informe-t-il, hormis l’Afrique du Sud, la faible liquidité est une caractéristique commune à la plupart des Bourses africaines. En effet, elles affichaient un ratio de liquidité moyen de 6,30% en 2020.

Pour améliorer la liquidité, Edoh Kossi Amenounve propose la privatisation des entités publiques et l’intégration des Bourses en Afrique. A cet égard, il souligne les initiatives en cours sur le continent, en l’occurrence le projet d’intégration des marchés de capitaux de l’Afrique de l’Ouest (WACMIC), le regroupement des Bourses de l’Afrique de l’Est ou de l’Afrique Australe. Il y a également le projet d’interconnexion des Bourses à l’échelle continentale. Ce projet est conjointement piloté par la Banque africaine de développement et l’Association des Bourses africaines (ASEA).