Le Royaume-Uni a recueilli jeudi une demande record pour sa deuxième émission d’obligation verte en syndication. Avec l’arrivée de l’Union européenne sur ce marché, la multiplication des émissions peut provoquer un engorgement.

Le livre d’ordres a dépassé 74 milliards de livres sterling, soit 12 fois l’offre de 6 milliards. Mercredi, l’offre de papier vert de l’Italie a engrangé 55 milliards d’euros de demande pour un placement de 5 milliards en syndication. Un succès que n’a pas rencontré l’Allemagne dans son adjudication de Bund green. L’offre de 3 milliards d’euros de titres n’a reçu que 1,8 milliard de demande. L’offre abondante de papier ESG (environnement, social et gouvernance) souverain est néanmoins un élément important qui pourrait jouer dans la dynamique des émissions. Au-delà de la concurrence des émissions, le programme ESG de l’UE pose un autre défi. «Cette dernière doit émettre 250 milliards d’euros de green bonds, dans le cas d’une utilisation maximale du plan de relance, ce qui correspond à autant de projets verts, relève le banquier. On peut se demander dans quelle mesure il y aura suffisamment de projets pour que les émetteurs souverains puissent émettre des green bonds.» La question vaut moins pour de gros émetteurs comme la France, l’Allemagne ou l’Italie mais davantage pour les émetteurs souverains de plus petite taille qui n’ont pas encore émis dans ce format. Cela risque d’être plus difficile pour se positionner, réduisant du même coup le potentiel de développement de ce marché.