Le projet de cryptomonnaie de Facebook perd de précieux partenaires financiers. Nouveau coup dur pour Libra, le projet de monnaie numérique de Facebook, prévu pour mi-2020: vendredi soir, des partenaires-clé, les émetteurs de carte bancaires Visa et Mastercard, la plateforme de e-commerce eBay, et les services de paiements Stripe et Mercado Pago ont annoncé qu’ils se désengageaient. Et ce une semaine après PayPal, autre allié précieux. L’association Libra, qui supervise le projet de cryptomonnaie, doit justement réunir ses membres fondateurs ce lundi à Genève, pour signer une charte définitive.   Ces défections surviennent alors que Facebook, premier réseau social au monde, est confronté à des critiques virulentes, venant autant de régulateurs que de politiques. Tous pointent ses dérives en matière de gestion des données personnelles, voire le fait que le Libra pourrait être utilisé pour du blanchiment d’argent.   Tout comme PayPal, les quatre nouvelles sortantes assurent renouveler leur soutien aux idées directrices du projet. «Nous allons continuer notre évaluation et notre décision finale sera déterminée par un certain nombre de facteurs, dont la capacité de l’association à satisfaire pleinement aux attentes des régulateurs», souligne Visa dans un communiqué.   La menace des régulateurs semble avoir joué pour ces défections. «Si vous restez dans le projet, vous pouvez vous attendre à des examens poussés de la part des régulateurs non seulement des activités de paiement liées à Libra, mais aussi de toutes vos activités de paiement», écrivaient mardi Brian Schatz et Sherrod Brown, deux sénateurs américains, dans une lettre à Stripe, Visa et Mastercard, éditée par le site The Verge.   L’association Libra se retrouve de facto sans spécialistes majeurs du paiement parmi ses membres: elle ne pourra donc plus compter sur un acteur mondial pour aider les consommateurs à convertir leurs devises en Libra et pour faciliter les transactions. Les autres membres de l’association, parmi lesquels Lyft, Vodafone et Iliad, sont constitués pour l’essentiel de sociétés de capital investissement, de groupes de télécoms, de spécialistes de la blockchain ou d’associations.  «Je ne pense pas que Facebook puisse mener ce projet par lui-même, sans l’arrivée d’une grande banque comme JPMorgan», indiquait récemment sur Bloomberg TV  Michael Pachter, analyste chez Wedbush Securities. «La composition de l’association peut changer avec le temps, mais ses principes fondateurs (…) permettent d’assurer la résilience du réseau de paiement Libra», réagissait vendredi Dante Disparte, de l’association Libra.