Le marché obligataire américain est resté très calme, les rendements poursuivant la baisse entamée depuis leur pic de la mi-mai. Avec une hausse des prix record aux Etats-Unis, on aurait pu s'attendre à un bond des taux à long terme aux Etats-Unis.

La Fed a visiblement réussi à gagner la confiance des investisseurs. Le taux américain de référence à 10 ans a enregistré l'une de ses plus fortes baisses hebdomadaires en 18 mois. Il a perdu près de 11 points de base depuis lundi, touchant 1,43 % dans la journée de vendredi avant de remonter légèrement. Le taux des Treasuries (les obligations d'Etat américaines) à 10 ans avait alors été propulsé au-delà de 1,7 %. L'inflation érode mécaniquement les rendements obligataires, poussant les prêteurs à demander une rémunération plus importante.

Depuis le début de l'année, la banque centrale américaine n'a cessé de répéter que le mouvement de hausse des prixétait transitoire, l'expliquant en grande partie par les effets de rattrapage liés à la réouverture de l'économie et par les difficultés d'approvisionnement en matières premières. Elle met désormais davantage l'accent sur le deuxième volet de son mandat, le plein-emploi, qui est loin d'être atteint, alors que son regard était rivé, depuis des années, sur l'évolution des prix. La Banque centrale européenne a choisi de conserver une politique monétaire ultra-accommodante. Cette décision a fait retomber les taux des Etats européens à leur niveau de fin avril.