Les pays africains ne peuvent recevoir « a priori » que 33 milliards de dollars comme « Droits de tirage spéciaux ». Mais les participants au sommet de Paris ont exprimé le souhait que le Fonds monétaire international (Fmi) débloque quelque 100 milliards de dollars pour l’Afrique, sous forme de droits de tirage spéciaux (Dts). Dans une interview accordée en marge de la rencontre, Romuald Wadagni donne des précisions sur cette demande.

Alors que le Fonds monétaire international estime que les besoins d’urgence pour l’Afrique d’ici 2025 s’élèvent à quelque 285 milliards de dollars, le ministre béninois pense que ‘’espérer 100 milliards n’est pas un vœu pieux’’. Selon lui, le montant prévu à être débloqué au titre des Dts aujourd’hui est de l’ordre de 650 milliards. Pour atteindre cet objectif commun au pays de la zone franc, il faut tout que les pays riches qui ont ces droits de tirage spéciaux en priorité renoncent à leur quote-part et acceptent de les réallouer à des pays africains.
« Ce n’est pas du tout gagné, mais pour nous, déjà une partie de la bataille est gagnée, parce que rappelez-vous, en avril 2020, quand le président Patrice Talon a demandé de réfléchir à l’attribution d’allocations nouvelles sous forme de Dts, le Bénin était le seul à faire ça. Donc, aujourd’hui, qu’il y ait l’unanimité autour de cette proposition est déjà une bonne nouvelle. Et nous sommes convaincus que les autres pays suivront la proposition française d’aller vers cette allocation », a-t-il expliqué.

Dans cet entretien, Romuald Wadagni a également abordé la question de la dette des pays pauvres et la prolongation du moratoire sur le remboursement de la dette jusqu’à la fin de l’année. Pour lui, les questions de dette pour des pays qui ont des situations particulières doivent se traiter au cas par cas.