Une fois n’est pas coutume, la tech européenne se porte bien (et ça fait plaisir). Pour vous le prouver, nous vous présentons le STOXX Europe 600 Technology, qui est représentatif de ce compartiment de marché. En Inde les technos ont également porté l’indice SENSEX 30. Cela a mis en exergue un phénomène qui est mondial, la décorrélation des marchés financiers et de l’économie réelle. Enfin, nous terminerons notre tour d’horizon dans les fjord norvégiens. La place Osloïte a été portée depuis début janvier par les pétrolières, la croisière dans les fjords a donc plus de chance de se faire à bord d’un super tanker que du “Love boat” de la croisière s’amuse.

•  En 2021, la tech européenne vous salue bien

On a beaucoup parlé des valeurs cycliques et des valeurs décotées en Europe ces derniers temps, mais s'il est un secteur qui a particulièrement bien négocié le début de l'année 2021, c'est le compartiment technologique européen, qui a repris 2% cette semaine, et affiche désormais une hausse de 4,5% depuis le 1er janvier. Ne boudons pas notre plaisir, pour une fois que c'est de ce côté-ci de l'Atlantique que les technologiques font parler d'elles ! Le STOXX Europe 600 Technology, "SX8R" pour les intimes,

L'indice compte 35 actions, dont un poids ultra-lourd, le groupe néerlandais ASML, premier fabricant mondial de machines pour l'industrie des semi-conducteurs, qui avoisine 30% de l'indice. En seconde position, on retrouve l'allemand SAP, éditeur de logiciels d'entreprise bien connu, avec une pondération de 14,5%, devant son compatriote spécialisé dans les semiconducteurs Infineon, à 7,5 % de l'indice. Prosus, dont la vie boursière est assez récente (6,5% de l'indice) et Amadeus (4,2%) suivent, devant la triplette française Dassault Systèmes, STMicroelectronics et Capgemini. Notons que le petit poucet de l'indice (0,35%) est un autre français, Sopra Steria.

La hausse hebdomadaire de l'indice a été alimentée par la multiplication des actualités relatant les tensions sur le marché des semiconducteurs, faute d'une offre suffisante, comme l'illustre Roxane Nojac dans ce papier. Cerise sur le gâteau, le fondeur taiwanais TSMC (Taiwan Semiconductor), numéro un mondial, a fait état cette semaine de résultats et de perspectives qui corroborent ce contexte favorable pour les producteurs. Des informations additionnelles sur les difficultés d'approvisionnement sont tombées jusqu'à ce matin, à l'image du Handelsblatt qui révèle que Daimler a dû modifier ces cadences de production, faute de pouvoir terminer les véhicules.

* SENSEX 30 : Bientôt les 50'000 ?

L’indice Indien SENSEX se porte bien, merci pour lui. Cet indice qui regroupe les performances des trente plus grosses capitalisations du pays est une nouvelle preuve des divergences entre des marchés financiers portées par de nombreux plans de soutien et la réalité économique des pays. L’Inde est sur le podium des pays les plus touchés par la crise sanitaire : plus de 10 millions de cas, 150'000 morts. Ajoutons à cela les tensions frontalières avec la Chine et nous nous retrouvons avec un pays en récession de 7,7% sur l’année 2020.

Et pourtant, la répartition sectorielle de l’indice et le dernier plan de relance de 35 milliards d’euros l’ont porté vers ses plus hauts, se rapprochant des 50'000 points en progression de 25% sur l’année.

En effet, le secteur technologique représente 40% du poids de l’indice avec des entreprises comme Tata Consultancy (+45%) ou Infosys Limited (+75%). Le plus gros producteur de polyester mondial Reliance Industries a vu son titre gagner 25%, il représente à lui seul plus de 20% de l’indice. Étonnamment, le secteur financier est également dans le vert avec House Development Finance (+18,8%).

Pour conclure, le Sensex 30 représente bien la situation actuelle des marchés avec des plus hauts dans chaque secteur malgré une économie en souffrance.

* OMX Oslo 20 : les pétrolières tirent l’indice vers le haut

L’OMX Oslo 20 a connu une dynamique haussière depuis le 1er janvier. Il a gagné 3.27%, majoritairement porté par les entreprises du secteur de l’énergie et des matières premières qui pondèrent l’indice le plus fortement. La pondération sectorielle est la suivante :

* Matériaux de base : 11.5%

* Biens de consommation : 20.1%

* Services aux consommateurs : 3.2%

* Finance : 20.3%

* Industrie : 4.53%

* Oil and Gas : 30.4%

* Technology : 1.8%

* Telecommunication : 8.3%

Les cinq entreprises en tête du classement affichent toutes une performance très significatives (supérieure à 10%) depuis le 1er janvier. La société pétrolière Equinor voit son titre s’envoler de plus de 15% et bénéficie de la montée des cours du pétrole (+9% pour le WTI et 7.5% pour le Brent), les activités de raffinage composant 94% de son activité. Nel Asa, la société spécialisée dans la fabrication d'installations de production, de stockage et de distribution d'hydrogène à partir d'énergies renouvelables surfe sur les méga-tendances des énergies renouvelables et de l’hydrogène. La signature d’un contrat pour la fourniture d’un électrolyseur de 20 MW avec la société Everfuel A/S fait également partie des bonnes nouvelles de la semaine pour l’entreprise. Le titre s’envole depuis le premier janvier (+14.92%). C’est exactement la même dynamique que celle d’Equinor qui a opéré pour DNO ASA et AKER BP ASA qui gagnent respectivement 14.9% et 11.6%. Le groupe Golden Ocean gagne 10.40% depuis le début de l’année.

Source : zonebourse.com

Parmi les entreprises dont les cours ont baissé très significativement, notons que l’entreprise de transport aérien Norwegian Air Shuttle a perdu plus de 16%, fortement pénalisée par les mesures de restrictions de déplacement prises dans toute l'Europe. Schibsted, le groupe de médias perd plus de 9% et PGS perd presque 6%. Le groupe de prestation géophysique avait pourtant clôturé à +6.9% le 12 janvier après avoir annoncé une augmentation de chiffre d'affaires de 36% par rapport au trimestre précédent.