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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreSoutenu par les pays de l'Opep, Riyad a obtenu que les objectifs de production pour février ne soient pas revus à la hausse. Isolée, la Russie a dû se plier à la volonté de l'Arabie Saoudite.
Les cours du pétrole ont bondi mardi, après avoir hésité sur fond de tensions entre l'Arabie saoudite et la Russie sur le niveau de production de brut à atteindre en février. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires (Opep +), dont la Russie, vont maintenir les coupes de production décidées l'an dernier après l'effondrement de la demande en carburant lors de la pandémie.
Dans le détail, le brent, référence européenne, a gagné 4,9% à plus de 53 dollars, tandis que le WTI, référence américaine, a bondi de plus de 5 % pour passer au-dessus de la barre des 50 dollars.
Coupe unilatérale
La coalition a décidé in extremis d'augmenter à la marge sa production en février et mars, le volume retiré volontairement du marché passant de 7,2 millions de barils par jour (mbj) à 7,125. Mais l'Arabie saoudite va de son côté procéder une réduction unilatérale supplémentaire de 1 million de b/j, de quoi largement compenser la hausse de 75.000 b/j pour la Russie et le Kazakhstan.
La réunion des ministres de l'alliance, qui représente la moitié de la production mondiale, a mal démarré. Les discussions, qui devaient aboutir à un accord lundi, ont été suspendues et remises au lendemain en raison de l'opposition unanime des membres de l'Opep à la proposition russe de réinjecter 500.000 barils par jour supplémentaire dès février.
Riyad joue la prudence
L'Opep, emmenée par l'Arabie saoudite ne souhaitait pas revoir à la hausse la production, mais maintenir les réductions actuelles, voire les réduire davantage afin de soutenir les cours mis à rude épreuve par la pandémie. La demande d'or noir a reculé de près de 10 % sur l'année.
« Au risque d'être rabat-joie, je vous exhorte à la prudence. Le nouveau variant du virus est un événement imprévisible et inquiétant », a mis en garde le prince Abdulaziz ben Salman dans son discours d'ouverture lors de cette réunion par visioconférence.
Au Royaume-Uni, où le variant a été détecté en premier, la situation sanitaire se dégrade à grande vitesse, au point que le premier ministre Boris Johnson a annoncé un troisième confinement. Les investisseurs redoutent que l'Europe ne soit elle aussi victime d'une troisième vague ce qui pèsera sur la consommation de carburant.
Parts de marché contre prix
Moscou souhaitait à l'inverse poursuivre la stratégie adoptée en décembre d'augmenter chaque mois la production de 500.000 barils par jour. « La Russie s'intéresse en ce moment aux parts de marché, tandis qu'un certain nombre d'autres pays donnent leur préférence aux prix du marché », a résumé le ministre iranien du pétrole Bijan Namdar Zanganeh.
Pour Moscou, qui peut se satisfaire d'un baril à 50 dollars, il s'agit surtout de maintenir la pression sur le secteur américain du pétrole de schiste dont les coûts de production sont plus élevés. L'Arabie saoudite ne souhaite pas non plus voir la production outre-Atlantique repartir. Mais Riyad a besoin d'un pétrole plus cher pour financer ses dépenses publiques.
La Russie isolée
Isolée, la Russie a dû plier face au front commun de l'Opep, plusieurs pays de l'organisation ayant montré leur soutien à Riyad. D'un point de vue personnel, c'est aussi une victoire pour le prince Abdulaziz ben Salman qui avait été contraint en décembre d'accepter une hausse de la production pour janvier.
Par ailleurs, les cours profitent également de l'intention iranienne de continuer à enrichir de l'uranium. La probabilité que dans ces conditions, les Etats-Unis lèvent les sanctions contre les exportations du pétrole de la République islamique, même avec l'arrivée du Démocrate Joe Biden, est faible.
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