Il ressort de la quatrième et dernière réunion au titre de l’année 2020 du Comité de politique monétaire de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), qui s’est tenue le 2 décembre 2020, que le taux de croissance au sein de l’Union pour l’année en cours est de 0,9 % contre 5,6 % en 2019.

Une fois n’est pas coutume, les pays de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) vont connaître, cette année, un taux de croissance en dessous de 1 %. Pour l’ensemble de l’année 2020, il est attendu à 0,9 % contre 5,6 % en 2019. Ce diagnostic est du Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) qui a tenu, mercredi dernier, sa quatrième réunion au titre de l’année 2020 par visioconférence.

Ce taux de croissance de 0,9 % est un moindre mal au regard des conséquences de la pandémie de la Covid-19 sur l’activité économique dans l’Uemoa, notamment lors des premier et deuxième trimestres. La levée des restrictions de mobilité et les effets des politiques publiques de soutien mises en place ont permis, selon la Bceao, d’arrêter la spirale négative. « L’activité économique dans l’Uemoa a légèrement progressé au troisième trimestre 2020, en rapport avec la levée des restrictions de mobilité et les effets des politiques publiques de soutien mises en place. Le Pib de l’Union a progressé de 0,6 % par rapport à la même période de l’année 2019, après une baisse de 2,0 % un trimestre plus tôt », précise le communiqué.

Elhadji Ibrahima THIAM

…………………………………………………………………………………………………………….

Le déficit se creuse

En ce qui concerne l’exécution des budgets nationaux sur les neuf premiers mois de l’année 2020, elle fait ressortir une « aggravation des déficits » par rapport à la même période de l’année précédente. Elle est induite par les effets de la pandémie sur les recettes ainsi que par les mesures de riposte et de relance prises par les États, souligne la Bceao. « En effet, le déficit budgétaire, base engagements, dons compris, s’est chiffré à 3742,1 milliards ou 5,5 % du Pib à fin septembre 2020, contre 1576,3 milliards ou 2,4 % du Pib un an plus tôt », relève la banque.

Elh. I. THIAM

……………………………………………………………………………………………………………

Une inflation en hausse

Le Comité note que pour l’ensemble de l’année 2020, le taux d’inflation est projeté à 2,2 % après -0,7 % en 2019. Il ajoute qu’il y aura une accélération du rythme de progression du niveau général des prix due au renchérissement des céréales locales, des produits de la pêche, des légumes frais ainsi que des tubercules et plantains. « Cette évolution s’explique par les perturbations des circuits de distribution dans le contexte de la pandémie de la Covid-19 et de la baisse de la production céréalière de la campagne agricole 2019/2020 », lit-on dans le communiqué.

Sur la base de ces analyses, le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2,00 % et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,00 %, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure inchangé à 3,0 %.