Le feuilleton entre l’ARCEP Togo, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, et les opérateurs de téléphonie mobile ne fait que commencer. Dans un communiqué publié le 23 novembre 2020, l’instance déclare avoir pris acte de l’alignement des tarifs intra et inter-réseaux qu’elle a demandé, mais qu’elle désapprouve l’augmentation des tarifs intra-réseaux remarquée.

Tout est parti d’une mise en demeure émise le 12 novembre 2020 par le régulateur aux sociétés Atlantique Télécom Togo (Moov) et Togo Cellulaire (Togocel) pour pratiques de différenciation des tarifs des communications « on-net » (intra-réseau) et « off-net » (inter-réseau), en violation de leurs cahiers de charges. Dans la foulée, les deux opérateurs ont annoncé un réaménagement tarifaire, sans toutefois réussir à échapper à une nouvelle menace de l’ex-ARTP (Autorité de régulation des secteurs de postes et télécommunication).

 « L’ARCEP prend acte de la réaction des deux opérateurs de téléphonie mobile qui ont procédé à l’alignement des tarifs intra et inter-réseaux. L’ARCEP constate une baisse de 20 FCFA/minute des tarifs inter-réseaux et une augmentation de 10 FCFA/minute des tarifs intra réseaux », lit-on dans un communiqué rendu public le 23 novembre 2020, trois jours après la mise en application des nouveaux tarifs. Face à cette augmentation, l’Autorité de régulation indique avoir « notifié sa désapprobation aux deux opérateurs » les 20 et 23 novembre, et « exigé des explications, sous 24 h ».

« L’ARCEP exercera tous les pouvoirs que lui confèrent ses prérogatives du cadre légal et réglementaire pour que l’alignement des tarifs « on-net/off-net » ne serve de prétexte à une augmentation de tarifs intra-réseaux », poursuit-elle.

Pour l’heure, silence radio chez les opérateurs. Leur réaction à cette nouvelle injonction du régulateur ne devrait quand même pas attendre, selon une source proche du dossier.

En rappel, le chiffre d’affaires des deux opérateurs a progressé de 6% en 2019, passant de 150 milliards de FCFA en 2018 à 159,5 milliards en 2019 selon un Rapport sur l’évolution du marché. Les deux sont contrôlés respectivement par Maroc Télécom depuis 2015 en ce qui concerne Moov, et Togocom, l’ex-opérateur historique national Togo Télécom privatisé en 2019.