Jean-Marie Mercadal, directeur général délégué en charge des Gestions chez OFI AM

L’Agefi : Quels peuvent être les effets sur les devises de l’attentisme des banques centrales face à la deuxième vague de coronavirus ?

Jean-Marie Mercadal : Durant cette crise sévère qui a provoqué une grande volatilité sur les actions, les principales parités de change sont restées assez stables. On note simplement une remontée de l’euro-dollar à partir de mai, plutôt conséquence de la décision d’émettre pour la première fois une dette au nom de la Commission européenne (CE), ce qui éloigne les risques de dislocation de la monnaie unique. La raison de cette relative stabilité des changes s’explique par des politiques monétaires suivant partout la même logique : baisse des taux et convergence autour de 0%, ce qui fait qu’il n’y a plus d’avantage spécifique pour telle ou telle devise en termes de rendement. Les prochaines évolutions possibles du dollar et de la livre face à l’euro seront probablement liées à des évolutions économiques, avec encore une inconnue sur la nature du Brexit.

Comment expliquer votre optimisme sur le dollar-yen ?

Le yen a bénéficié de son caractère défensif : il a tendance à monter en phase de grande incertitude car les investisseurs japonais rapatrient leurs capitaux, alors qu’ils sont plutôt investisseurs «naturels» à l’international en temps normal. Nous anticipons à terme une certaine normalisation, ce qui devrait refaire baisser quelque peu le yen, par ailleurs assez cher selon les analyses fondamentales.