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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreLes entreprises et les ménages doivent s’attendre à de nouvelles dépréciations du dinar prévues sur la période 2021-2023. La tendance à la décrue, amorcée à la mi-2014 et reprise depuis le début de l’année en cours, ne se dément pas ; la valeur de la monnaie nationale continuera d’enchaîner d’importants mouvements baissiers dès 2021, à raison de 142,20 DA pour un dollar en moyenne l’an prochain, 149,31 dinars/dollar en 2022 et 156,78 dinars/dollar en 2023.
La valeur du dinar chutera ainsi lourdement face au billet vert et devrait participer, encore une fois, s’il en fallait une autre, à amortir l’effet de la chute des cours du brut sur l’économie. Il s’agit d’une perte d’environ 16% par rapport au taux de change actuel du dinar face au dollar.
La valeur du dinar a connu une dépréciation de 71% par rapport au taux de change appliqué à la mi-2014, date durant laquelle le cours du Brent dévissait sur le marché mondial, pénalisé par une offre excédentaire liée en partie à l’essor de l’industrie américaine du schiste.
À fin 2023, le taux de change du dinar par rapport au dollar connaîtra une dépréciation de 100% par rapport à la moyenne de juin 2014. Face à la monnaie unique, le dinar a subi le même sort dévissant de plus de 32% de juin 2014 à aujourd’hui. Le dinar a été affaibli indirectement par l’effet de la chute des prix du brut sur les fondamentaux de l’économie.
Dit autrement, le taux de change du dinar a joué le rôle d’amortisseur des effets du choc externe de la mi-2014 sur l’économie et devra continuer à le faire pendant au moins les trois prochaines années compte tenu de l’état de détérioration des finances publiques.
Dans ce contexte budgétaire tendu, une appréciation du dinar par rapport aux principales devises d’échanges pourrait aggraver les déséquilibres, ce qui met la Banque centrale en première ligne dans ces tentatives d’amortissement du choc externe.
La dépréciation du dinar durant ces années de faible rentabilité du baril de Brent servait également à renchérir le coût des importations et à accroître, techniquement, les recettes libellées en dinar de la fiscalité pétrolière.
Cette dépréciation entamée depuis la mi-2014, reprise cette année après une éphémère stabilisation du taux de change en 2019, a été aidée par une inflation peu menaçante, réduite à sa plus simple expression suite aux opérations de désinflation menées par la Banque d’Algérie dès 2013.
Dépréciations prévisibles
Les nouvelles dépréciations annoncées par le gouvernement dans ses cadrages budgétaires de la période 2021-2023 étaient pour le moins prévisibles, en l’absence d’efforts d’ajustements soutenus susceptibles de desserrer l’étau sur les finances publiques.
La Banque d’Algérie avait écrit dans sa dernière note de conjoncture que l’ajustement du taux de change “ne doit pas constituer le principal, voire l’unique levier d’ajustement macroéconomique”.
“Pour être efficace, il doit accompagner la mise en œuvre effective d’autres mesures et politiques d’ajustement macroéconomique, notamment budgétaire, aux fins de rétablir durablement les équilibres macroéconomiques, et de réformes structurelles aux fins d’asseoir une diversification effective de l’économie et in fine une hausse de l’offre domestique de biens et services”, a souligné la Banque centrale dans la même note de conjoncture.
Le dinar n’a jamais été aussi faible que depuis le dernier choc pétrolier. Les projections pessimistes quant à l’évolution des prix du pétrole à court terme devraient aggraver les souffrances de la monnaie nationale. Dans ses dernières prévisions, le Fonds monétaire international (FMI) recommandait une dépréciation progressive du taux de change du dinar.
Son institution jumelle, la Banque mondiale, écrivait en avril qu’une dépréciation du taux de change “pourrait apporter une nouvelle bouffée d’oxygène”.Toutefois, dans son rapport de suivi de la situation économique en Algérie, publié hier, l’institution de Bretton Woods alerte sur une dépréciation qui serait porteuse de risques.
“La dépréciation plus forte du dinar par rapport à l’euro et au yuan que vis-à-vis du dollar entraînera une détérioration des termes de l’échange de l’Algérie et accélérera l’épuisement des réserves, car les importations pourraient remonter plus rapidement que les exportations de pétrole”, lit-on dans ledit rapport de la Banque mondiale.
Cela dit, ces ajustements importants qu’a connus le dinar ces dernières années sont une fausse solution à la crise que traverse le pays ; celle-ci nécessitant a contrario des ajustements budgétaires de fond et des réformes structurelles de rupture.
La Banque centrale n’a cessé de préciser que les solutions monétaires sont de courte durée et ne doivent aucunement être l’unique levier d’ajustement macroéconomique.
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