Longtemps discrète, la Financial Intelligence Unit (FIU) allemande se retrouve depuis plusieurs semaines sous un feu croisé. Accusée aux côtés du Bafin, l'autorité de régulation financière allemande, pour sa passivité dans le dossier Wirecard - le géant bancaire accusé de fraude massive -, elle est aujourd'hui scrutée de près par ses partenaires pour les mêmes raisons. Plusieurs de ses homologues au sein du groupe Egmont et du Groupe d'action financière (GAFI), issus de pays touchés par la chute de Wirecard, s'inquiètent de ses capacités à démêler l'écheveau de ce dossier.

A Berlin, les dysfonctionnements lui valent une inspection administrative, en plus de la perquisition qu'elle a subie mi-juillet par la police fédérale dans ce dossier. Ce dernier est d'autant plus scruté par les services des pays partenaires que la FIU n'a rien détecté de suspect sur Jan Marsalek, le directeur des opérations de Wirecard au cœur du dossier. Il s'est avéré être un atout majeur du GRU, le service de renseignement militaire russe. Depuis l'éclatement du scandale cet été, il est réfugié à Moscou. Il nourrissait de solides liens dans d'autres pays européens, en particulier à Paris avec l'ancien président Nicolas Sarkozy. Les deux hommes échangeaient sur le dossier libyen. Marsalek a un temps même voulu financer une milice libyenne en accord avec Moscou.