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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreDepuis que le Président Macky Sall a demandé l’annulation de la dette (de même que les Chefs d’Etat de la
zone CEMAC), bon nombre d’économistes sont sortis pour exposer autour de la problématique de
l’endettement. Bien que les questions qu’ils soulèvent soient pertinentes, le contexte actuel devrait nous
amener à sursoir le débat sur cette problématique qui, au regard de la littérature ne date pas d’aujourd’hui. A
mon humble avis, la question qui se pose dans ce contexte du Covid-19 est de savoir s’il est légitime ou non
de demander l’annulation de la dette ; ou est-ce que les pays du Nord sont dans l’obligation d’annuler notre
dette publique.
Pour répondre à cette question, revenons sur l’avis du Président Macron cette semaine dans les ondes de
RFI : «Quand on regarde comment toutes les économies développées ont répondu à la crise, on a fait deux
choses : un choc de politique monétaire et un choc de politique budgétaire. Les banques centrales, la
Banque d’Angleterre, la FED, la BCE, ont eu une politique monétaire massive au mois de mars, sans
précédent en termes de rapidité et de magnitude. Et ensuite, une réponse budgétaire, que les
gouvernements sont en train de prendre. Dans ce contexte, il n’y a pas d’équivalent monétaire sur le
continent africain, et c’est la double peine : il n’y a pas la possibilité de faire cette création monétaire et ce
mouvement justement nécessaire aux économies». L’aveu du Président Macron est de taille ; il avoue que
les pays de l’UE, tout comme les Etats-Unis, ont monétisé leur dette à travers leur banque centrale
respective et la banque d’Angleterre a mise en marche une planche à billets (traduction en langage du
président Macron «politique monétaire massive») pour faire face à l’impact du Covid-19. Toutefois, selon le
Président Macron, nous ne pouvons pas utiliser le même outil pour faire le même exercice. Ceci pour dire
que, selon son argumentation, ce n’est pas de gaité de cœur qu’il soutient l’annonce du Président Sall mais
plutôt pour des raisons de logiques morales. Seulement, au vu des relations entre l’Afrique et les
occidentaux, depuis le temps de l’esclavage (en passant par les guerres) jusqu’à nos jours, ces derniers
nous doivent trois fois plus que ce qu’ils nous réclament comme dette. Donc cette dette n’existe pas, nous ne
devons absolument rien aux occidentaux ; la demande d’annulation de la dette et plus que légitime. A propos
de cette légitimité, nous avons lu et approuvé la contribution de l’actuaire et financier CISSE ABDOU (*) sur
les colonnes de Financial Afrik au 30 Mars 2020 pour son article intitulé : «la France de peut pas nous refuser
des pratiques monétaires qu’elle met en œuvre depuis 2015». Dans son communiqué du 22 mars 2020, la
BCEAO accepte l’émission de bons du trésor dénommés bons Covid-19 ; bons d’une maturité de trois mois,
émis sur le marché financier régionale pour faire face aux dépense immédiates liées à la lutte contre la
pandémie du Covid-19. Avec le concours de l’Agence UMOA-Titres, elle procèdera à la structuration et
programmation de ces émissions ; un guichet spécial est ouvert par la BCEAO pour permettre aux banques
un refinancement de ces bons dès le jour de l’émission ou au plus tard un mois après acquisition pour la
durée récente du titre.
Bien que la décision de la Banque centrale soit un premier pas non négligeable, nous l’incitons à aller plus
loin pour monétiser nos futurs projets publics et sortir complètement du cercle vicieux de la dette, comme l’a
si bien proposée Cissé Abdou (référence ci-dessous).
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