La pratique de la distribution généreuse de dividendes par certaines entreprises de la Bourse régionale des
valeurs mobilières d'Abidjan (BRVM) sera fortement éprouvée au cours de l'exercice 2020. Les performances
des entreprises seront en effet marquées par les conséquences du covid-19 sur l'économie et les ménages
dans la zone UEMOA.
Pour l'instant, les sociétés cotées de ce marché financier ne semblent pas avoir dérogé à leurs habitudes. 8
d’entre elles ayant publié un résultat net bénéficiaire pour le compte de l'exercice 2019, ont annoncé un
dividende brut cumulé de 227,6 milliards FCFA pour un bénéfice net cumulé de 293,8 milliards FCFA ; ce qui
fait un rendement de dividende de 77%.
Dans le détail, les sommes versées aux actionnaires vont de 55,5% du bénéfice net réalisé (Coris Bank), à
99,8% pour l'Office national des télécommunications (ONATEL). Cette façon de rémunérer les actionnaires
trouve un écho favorable chez les investisseurs de court terme en quête de rendements intéressants.
En moyenne, la BRVM présente un rendement potentiel de 11,4% à ses investisseurs. C'est une
rémunération de placement supérieure aux intérêts sur des dépôts dans la zone UEMOA qui sont en
moyenne de 5,6% et ceux perçus sur les emprunts publics qui sont de 6,5%.
Ce rendement ne témoigne pas forcément d'une solide amélioration des performances des entreprises. Les
cas d'Ecobank Côte d'Ivoire, Onatel et Sonatel sont illustratifs. Ecobank Côte d'Ivoire a décidé de distribuer
85% de son bénéfice, une pratique à laquelle elle est habituée or, il apparait que l'essentiel de ses
performances de 2019 n'a pas été reluisant et son bénéfice net a été gonflé par le jeu des provisions.
Quant à Onatel et Sonatel, les deux mastodontes de la téléphonie mobile sur la BRVM, leurs résultats nets
respectifs ont baissé en 2019, comparativement à ceux de l'année 2018.
Les 24 prochains mois risquent d'être difficiles et seules les entreprises qui ont mis de côté de solides
réserves pourront tenir sur le moyen terme, surtout qu'il ne faudra pas s'attendre à des soutiens massifs de la
part des Etats membres de l'UEMOA, d’autant que la sous-région compte des milliers d’entreprises en
attente d’une aide.