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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreL’Afrique vit une inquiétude grandissante face à la pandémie du COVID-19, alimentée par des thèses et des antithèses crédibles aux hypothèses les plus farfelues. Il ne sert à rien de s’atteler dans des polémiques impertinentes et allons dans le sens d’un consensus autour de l’essentiel à savoir comment gérer la pandémie en apportant les soins nécessaires dont les personnes infectées ont besoin ? Comment rompre la chaine de transmission du virus ? Et comment limiter au mieux les effets pervers de cette pandémie et ses conséquences au plan économique ? Telles sont les questions essentielles.
L’Africain à travers les États, bon gré ou mal gré, s’engage à faire face à cette situation dans l’espoir d’un élan de solidarité internationale, avec la contribution du secteur privé national et des bonnes volontés pour mobiliser les ressources financières nécessaires aux fonds de résilience ou de riposte du Covid-19. L’espoir est permis pour l’Afrique à travers sa remise en cause obligatoire et indispensable face à cette pandémie :
1. Certaines personnes dans les réseaux sociaux parlent de théorie du complot, d’attaque bactériologique, d’infection respiratoire virale contagieuse à des fins de domination ou de guerre commerciale motivée par l’ordre économique mondial. C’est sans compter sur l’espoir naissant d’un traitement médical insoupçonné et inespéré, peu couteux et accessible à tout le monde et à l’Afrique depuis 70 ans. Il s’agit de la chloroquine, jadis destiné à soigner la malaria (le paludisme), une maladie tropicale.
2. Les « grands » du monde, dépositaires du pouvoir politique et économique parlent de guerre contre le Covid-19. Une guerre mondiale contre l’infiniment petit. Un coronavirus qui met l’Homme face à ses responsabilités individuelles et collectives et ses limites : l’ »América First », l’espace Schengen des 26 États Européens et la libre circulation des biens et des personnes, l’Afrique « Last » et ses ensembles géographiques régionales (UEMOA, CEDEAO, CEMAC, ….) et sa gouvernance.
L’espoir est permis pour dire non au dictat des économistes privilégiés en poste chez les « argentiers » du monde pour nous faire avaler des politiques et des agrégats économiques, monétaires et financiers depuis les programmes désastreux d’ajustement structurel à nos jours. Pour rappel, face à la crise de l’endettement de l’Afrique et à la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo pour le commerce international, la mondialisation de l’économie et des facteurs de production, le niveau de pauvreté a été une des conséquences en Afrique et de son retard dans l’industrialisation et sa transformation structurelle de son économie malgré ses ressources naturelles.
Le Covid-19 est sur le point de rompre les équilibres budgétaires des États avec le fameux et mythique ratio de déficit budgétaire en pourcentage du PIB de 3% au sens des critères de Maastricht pour l’Union Européenne repris par les critères de convergence de l’UEMOA et de la CEMAC. La soutenabilité de la dette des États et son ratio en pourcentage du PIB n’échappe pas à cette remise en cause. Les politiques monétaires et l’intervention des banques Centrales (FED, BCE, BCEAO, …) et le recours au Quantitative Easing (QE) – une politique monétaire dite non conventionnelle mais mise en œuvre en temps de crise et qui consiste au rachat massif par la Banque Centrale de titres de dettes aux acteurs financiers -sont mis à contribution pour limiter la nervosité des marchés financiers face à ce minuscule virus infiniment petit en dépit de la capacité de prédiction des ordres d’achat et de vente en bourses des « traders » haute fréquence dotés d’intelligence artificielle. Nos certitudes sont remises en cause.
L’Afrique est en droit de remettre en cause les théories économiques et les certitudes imposées à elle depuis les indépendances. L’espoir suscité par le plaidoyer et le leadership du Président Macky SALL pour l’annulation de la dette face à cette pandémie et les mesures de résiliences qui s’imposeront à l’Afrique est une initiative à saluer et à encourager par toutes les forces vives du Continent.
3. Dans l’immédiat, les inquiétudes des conséquences économiques durant cette phase de pandémie et l’éventualité d’un confinement total des populations à l’instar de ce qui a été observé en Chine, dans la localité de Wuhan, exigerait la mise en place d’un dispositif et une logistique de distribution de l’aide alimentaire pour une frange importante de la population. Une compensation financière des pertes de revenus des travailleurs du secteur formel et informel n’est pas à l’exclure.
Au plan économique, l’allocation d’un revenu ponctuel en temps de crise est une initiative pertinente à titre compensatoire. Mieux, ce revenu permettra de soutenir la demande à travers la consommation des ménages et par conséquent, maintenir dans une certaine mesure le revenu des entreprises. Le Président Donald TRUMP a promis une allocation de 1200 USD pour une personne adulte, 2 400 USD pour un couple et 500 USD pour un enfant en soutien aux ménages américains en dessous d’un plafond de revenus.
Malgré la faiblesse économique des États Africains, certains pays dont le Sénégal envisagent de mobiliser des ressources financières de plusieurs milliards de FCFA pour lutter contre la pandémie et ses conséquences. Le Président Macky SALL a décidé de la création d’un fonds de riposte et de solidarité contre les effets du Coronavirus qui sera doté d’un montant de 1 000 milliards de FCFA et une composante alimentaire de plusieurs milliards de FCFA pour faire face à un éventuel confinement total des populations si nécessaire. Cette initiative a été saluée par l’ensemble de la classe politique Sénégalaise et la société civile lors d’un processus de large consultation autour d’un front national de lutte contre le Covid-19.
Le Président Alassane OUATTARA de Côte d’Ivoire envisage également la mise en place des corridors humanitaires si le confinement de certaines localités de son pays s’impose. La BCEAO a également pris huit (08) mesures pour soutenir l’économie de l’UEMOA.
Et si on payait nos impôts ?
Et si on payait nos impôts ? Et si on éradiquait définitivement le secteur informel qui gangrène nos économies ? Pourquoi ce qui est possible au Rwanda peine pour ne pas dire est inaccessible dans les autres pays de l’Afrique ?L’organisation des secteurs d’activités par corporation, la mise en place de plateforme de paiement mobile et d’inclusion financière a permis de collecter et de payer la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) dès l’encaissement et sans transiter dans le compte bancaire du fournisseur lors des opérations d’achats et de vente et la restitution de la TVA déductible à l’achat de biens et services. Un manque à gagner considérable en termes de ressources budgétaire des États.
L’adhésion obligatoire à la couverture maladie universelle, au régime de retraite obligatoire des travailleurs de l’informel, la collecte de la micro épargne nationale des ménages sont rendus possibles par les plateformes d’inclusion financière totalement indépendantes des opérateurs de téléphonie mobile sont autant de solutions allant dans le sens de renforcer les ressources de nos États et des collectivités locales. Le Rwanda l’a fait et ça fonctionne à merveille.
En ces temps de crise face à la pandémie de Covid-19, l’espoir ou le désespoir viendra de l’État, de son service public, de sa gouvernance économique, financière et sociale.
Si le traitement de la chloroquine nous fait faux bond et que nous ne sommes pas immunisés contre ce virus après infection et guérison, malheur aux peuples qui ont été laxistes dans le choix de leurs gouvernants et de leurs représentants dans les instances législatives et municipales. L’Afrique sera une fois de plus, le continent à « sacrifier » dans cette lutte urgente contre cette pandémie et un éternel recommencement après les conséquences de l’esclavage, les deux guerres mondiales, la colonisation, les ajustements structurels, les dévaluations de nos monnaies.
4.Les inquiétudes inhérentes à la période post pandémie Covid-19 et une crise économique probable. Nous fondons notre espoir sur l’État providence et sa capacité à gérer cette pandémie d’infection respiratoire virale contagieuse, à atténuer la crise économique et la stigmatisation des malades et des personnes contactes à risque.
L’épicentre de la pandémie se déplace de pays à pays, de ville en ville, de quartier à quartier, d’un continent à un autre érigeant des barrières à l’entrée, engendrant un repli sur soi, la fermeture des frontières, le confinement partiel ou total des populations.
Il convient de rappeler à titre pédagogique la pandémie de la grippe espagnole de 1918 avec des dizaines de millions de morts. L’inquiétude est justifiée et nous devons éviter les affirmations gratuites et irresponsables du genre « la grippe ne tue pas en Afrique. » Le Covid-19 commence à faire ses victimes en Afrique et auprès des africains.
J’ose espérer une remise en cause profonde de la vie sociale et des modèles économiques, monétaires et financiers imposés à l’Afrique et acceptés par les gouvernants en vertu du principe selon lequel ces modèles ont régi le monde contemporain post seconde guerre mondiale, depuis les indépendances des colonies d’Afrique à nos jours. La succession et les oppositions de théories et de modèles économiques partant du libéralisme à travers la main invisible d’Adam Smith, une main qui n’a pas vu venir un virus invisible capable de changer la face du monde et qui a montré les limites des marchés en équilibre ; le socialisme de Karl Max et la détermination des classes sociales en fonction des rapports de production incarnée par la Chine de Mao Zedong après la chute de l’URSS, en passant par la théorie Keynésienne à travers l’intervention active de l’État dans l’économie et la politique monétaire dans le cadre des politiques de relance offrent à l’Afrique, à travers sa classe politique, ses intellectuels et sa jeunesse, des pistes de réflexion et de rupture dans la pensée économique fondée sur l’accès au savoir et au savoir-faire, à l’entreprenariat, la compétitivité dans les affaires et le commerce intra-africain.
A Quand l’Africa First ?
À quand l’Africa « First » dans la pensée, dans l’attitude, le travail, les affaires et en parfaite compétition avec le reste du Monde? Devrons-nous observer une pandémie nous reléguer une fois de plus en arrière ? La monnaie, les banques et les marchés financiers ne sont plus des doctrines figées avec des taux d’intérêts excessifs. Les fluctuations économiques à court terme, l’emploi et le chômage, le revenu national ou intérieur et sa mesure à travers le Produit Intérieur Brut (PUB) et ses externalités, le revenu universel de base à allouer à chaque personne active ou durant la période de perte d’emploi, l’assurance chômage, sont autant de sujets d’enjeux importants et décisifs pour l’Afrique.
La pandémie de Covid-19 est survenue dans un monde caractérisé par l’accès instantané à l’information pour une meilleure compréhension des enjeux sanitaires, économiques, financiers et monétaires face à des personnes éclairées dotées de bon sens. Force est de constater que le hasard, l’intuition, l’esprit critique et le sens des responsabilités ont de tout temps été le salut de l’humanité et la prospérité. Qui aurait pensé que la chloroquine, une molécule découverte depuis 70 ans, avalée par des millions d’africains pour le traitement contre le paludisme serait un protocole médical efficace contre l’infection au Covid-19 ?
Peuples d’Afrique et du monde, il est temps de nous réveiller, une fois de plus pour jouer notre partition et démontrer notre civisme pour prendre en main notre destinée. Notre épanouissement économique et social passe nécessairement par l’amélioration de notre gouvernance tant au sein de nos entreprises, de nos États, nos foyers, nos localités, et notre rapport avec l’autre. Mais aussi à payer nos impôts pour exiger et accéder à un service public de qualité, à un plateau médical capable de nous soigner en temps de pandémie ou en temps normal. L’industrie de l’assurance devra jouer pleinement son rôle dans ce pari continental. Il ne s’agit pas d’un rêve inaccessible. Le Rwanda a su se révéler d’un génocide pour emprunter le chenin de la prospérité sans ressources naturelles significatives comparé à son voisin du Congo.
L’exemple du Rwanda
À part le café, le thé et le piment dans un territoire limité doté d’un relief accidenté, le Rwanda a su miser sur ses ressources humaines et les services à valeur ajoutée dans le domaine de la technologie, l’inclusion financière, l’intelligence artificielle boostée par un leadership affirmé par le Président Paul KAGAME. Ce leadership africain devra être observé à tous les niveaux tant au sein des entreprises du secteur public et privé qu’au niveau des États. Cela nous interpelle dans le choix de nos gouvernants et de nos managers. Ne perdons plus de temps et avançons ensemble et dans la bonne direction et fondons notre espoir sur la main invisible, pas celle de Adams Smith mais celle du Tout PUISSANT et de son savoir incommensurable accessible à toute l’humanité. Mille mercis au Professeur Didier RAOULT, un natif d’Afrique, précisément de Dakar, pour son expertise, son courage et son plaidoyer en faveur de l’utilisation de la chloroquine dès les premiers symptômes de l’infection du Covid-19. À nos médecins et nos pouvoirs publics de se saisir de la question et de prendre les décisions idoines dans l’intérêt des populations.
*Ousmane DIENG a acquis une expérience professionnelle de 17 années dans le conseil et l’audit. Monsieur DIENG a fondé le Cabinet de conseil INGENIOUS Partners Consulting spécialisé dans la stratégie, le Conseil Financier, l’entreprenariat, l’organisation, l’optimisation des performances, le contrôle et l’économie.
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