Après plusieurs scandales ayant impliqué des banques de l’UE, la Commission européenne a annoncé mardi qu’elle souhaitait créer une agence de lutte contre le blanchiment d’argent dans le cadre de propositions législatives destinées aussi à mieux lutter contre le financement du terrorisme.

Bruxelles avait annoncé il y a un an sa volonté d’agir, après plusieurs scandales qui ont révélé la vulnérabilité d’un système juridique morcelé entre les 27 pays membres de l’UE. Parmi ces scandales, celui lié à Danske Bank, au coeur d’une affaire de blanchiment d’environ 200 millards d’euros entre 2007 et 2015, via sa filiale estonienne. Le mois dernier, les bureaux de Nordea au Danemark ont été perquisitionnés dans le cadre d’une enquête anti-blanchiment. Face à ces situation, la commission annonce une nouvelle entité qui sera notamment chargée de superviser et coordonner les autorités nationales. « L’objectif est d’améliorer la détection des transactions et activités douteuses et de combler les failles utilisées par les criminels », a expliqué la Commission.

Mieux réprimer les transactions illicites doit ainsi contribuer à rendre plus difficile le financement d’attentats en Europe. La nouvelle agence, qui emploiera environ 250 personnes, devrait être opérationnelle à partir de 2024.  « Derrière l’histoire de l’argent sale se cachent des crimes terribles et par conséquent, s’attaquer au blanchiment d’argent c’est s’attaquer au cœur de la criminalité », a déclaré la commissaire européenne aux services financiers, Mairead McGuinness, lors d’une conférence de presse. Selon le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, les règles européennes contre le blanchiment sont parmi les plus strictes au monde, mais elles doivent maintenant être appliquées de manière cohérente et faire l’objet d’une surveillance étroite.

Par ailleurs, l’application des règles anti-blanchiment sera étendue à l’ensemble du secteur des cryptomonnaies afin d’assurer la traçabilité de transferts financiers en bitcoins.