La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a publié le mardi 22 juin 2021 son dernier rapport sur l'investissement dans le monde. Ce document qui passe en revue les investissements en lien avec les objectifs de développement durable (Odd) et montre l'influence des politiques d'investissement sur la santé publique et la reprise économique après la pandémie, révèle que les flux d'IDE vers l'Afrique subsaharienne ont diminué de 12 % en 2020.

Les flux d'IDE vers l'Afrique subsaharienne ont diminué à 30 milliards de dollars, soit 16545 milliards Fcfa au titre de l’année 2020. Selon les experts de la Cnuced, la baisse est estimée à 12 %. Le rapport cible quelques pays dans lesquels l'investissement a augmenté malgré la pandémie du Covid-19. Le Sénégal se retrouve parmi les rares économies du continent à avoir reçu des entrées plus élevées en 2020, avec une augmentation de 39%, soit 1,5 milliard de dollars, en raison des investissements dans le secteur de l'énergie, du pétrole traditionnel, de l'industrie du gaz ainsi que les énergies renouvelables. Les entrées ont augmenté en Mauritanie de 10%, soit 1,0 milliard de dollars. Par contre le rapport indique que le Ghana a enregistré une baisse de 52% des IDE en 2020, laissant les entrées à 1,9 milliard de dollars, contre 3,9 milliards de dollars en 2019.

Les sorties d'IDE en provenance d'Afrique ont diminué de deux tiers en 2020 passant à 1,6 milliard de dollars, contre 4,9 milliards de dollars en 2019. Les sorties les plus importantes sont venues du Togo (931 millions de dollars), du Ghana (542 millions de dollars) et du Maroc (492 millions de dollars). Les investissements étrangers directs du Maroc incluent également les investissements en France. L'Afrique du Sud, traditionnellement un investisseur clé, a été prise dans une tendance baissière de 2 milliards de dollars. 

Des recommandations importantes aux décideurs

Le World Investment Report soutient les décideurs en surveillant les tendances mondiales et régionales des investissements et les développements politiques nationaux et internationaux. En terme de perspectives, le rapport souligne qu’à l’approche de 2021, l'Afrique devrait connaître une augmentation des IDE, mais seulement dans une mesure limitée. « La forte baisse des investissements entièrement nouveaux (-62 % à 29 milliards de dollars) et les annonces de financement de projets internationaux (-63 % à 46 milliards de dollars) en 2020 indiquent les risques de baisse importante dans un avenir immédiat. Compte tenu d'un taux de croissance projeté du PIB en 2021 (3,8%) inférieur à la moyenne mondiale projetée et un vaccin en cours de déploiement, la reprise des investissements en Afrique devrait prendre du retard par rapport au reste du monde », note-on dans le document.