Scruté par le Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement guinéen muscle sa lutte contre le blanchiment d'argent. Alpha Condé a concrétisé, il y a quelques semaines, l'une des exigences de l'institution basée à Washington, qui est aussi un de ses grands créanciers.

Critère pour décrocher de nouvelles aides : se plier aux conditions du FMI, dont la lutte contre le blanchiment fait partie. L'économie guinéenne est vulnérable aux risques de blanchiment et de corruption du fait, entre autres, des importants capitaux drainés par le secteur minier ou de sa situation de plaque tournante pour le trafic de drogue.

Le premier ministre Ibrahima Kassory Fofana a dû prouver au Fonds monétaire international ses avancées dans son combat contre la criminalité financière. Début avril, l'Assemblée nationale a, en effet, adopté à l'unanimité la loi sur la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (Anti-Money Laundering and Combating the Financing of Terrorism, AML/CFT).

Le projet de loi a justement été élaboré avec le FMI, qui avait également formé des fonctionnaires guinéens à lutter contre ces activités illégales, en 2018 et 2019. Le premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, le ministre de l'économie Mamadi Camara et le gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) Louncény Nabé se préparent par ailleurs pour la prochaine évaluation du Groupe d'action financière (GAFI), prévue en 2022.