RSS Feed  Les actualités de la BRVM en Flux RSS

NEWS FINANCIÈRES

Nous agrégeons les sources d’informations financières spécifiques Régionales et Internationales. Info Générale, Economique, Marchés Forex-Comodities- Actions-Obligataires-Taux, Vieille règlementaire etc.

A Ouagadougou, les pays d’Afrique de l’Ouest tentent de se mobiliser face à l’extension de la menace terroriste

16/09/2019
Source : Le Monde.fr
Catégories: Taux

Profitez d'une expérience simplifiée

Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play Store
L’annonce d’un plan doté d’un milliard de dollars, financé pour moitié par les Etats du continent, cache mal le sentiment d’impuissance face à la multiplication des attaques. Certes, les organisateurs ouest-africains de ce sommet extraordinaire sur la lutte contre le terrorisme n’ont jamais affiché la folle prétention de trouver en vingt-quatre heures la recette qui casserait du jour au lendemain la dynamique des groupes armés installés depuis plusieurs années au Sahel et dans le bassin du lac Tchad. Pas un jour depuis des mois, voire des années, sans que le Mali, le Nigeria, le Niger et maintenant une partie croissante du Burkina Faso ne comptent leurs morts civils, militaires ou policiers, insurgés, trafiquants, vrais djihadistes ou opportuns de la cause. Mais il flottait, samedi 14 septembre, à la salle des conférences de Ouagadougou, la capitale burkinabée, comme un parfum d’impuissance face à cette menace qui, partie des sables du Sahara, ruisselle dorénavant et dangereusement vers les pays du golfe de Guinée sans que les Etats concernés ni les armées occidentales ou onusiennes ne parviennent à la contenir. Il a fallu attendre dix minutes après le début de la lecture du communiqué final par le président de la commission de la Communauté économique des pays d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), organisation sous-régionale initiatrice de cette rencontre, pour enfin entrer dans le catalogue des bonnes intentions. Dix longues minutes d’introduction pour remercier de leur participation les chefs d’Etat ou de gouvernement des seize pays de la Cédéao, augmentés de la Mauritanie et du Tchad, concernés au premier plan par l’enjeu sécuritaire malien. Puis une longue liste d’invités spéciaux, français, allemands, américains, saoudiens ou algériens, sans oublier l’Union européenne (UE) et d’autres organisations internationales. Autant d’acteurs, de parrains, d’observateurs ou de bailleurs impliqués dans ces guerres multidimensionnelles, diverses par leurs ressorts sociaux, communautaires, religieux, et leurs localisations. La principale annonce, la plus concrète, servie en conclusion, porte sur l’adoption par la Cédéao d’un plan d’action prioritaire pour « combattre le terrorisme », décliné en huit axes et planifié sur cinq ans (2020-2024), doté d’un milliard de dollars (903 millions d’euros). Un milliard de dollars, à titre de comparaison, c’est le budget que l’ONU alloue annuellement à sa mission de maintien de la paix déployée uniquement au Mali. Sous l’impulsion de la Côte d’Ivoire, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) – autre organisation sous-régionale destinée à réaliser l’intégration économique de ses Etats membres – financera la moitié de cette somme. Qui, au sein de la Cédéao, versera le reste ? Selon quel mécanisme ? Et comment ce milliard sera-t-il « ventilé » entre tous les pays concernés et pour couvrir quels besoins ? La réponse à toutes ces questions devra être fournie d’ici à décembre et le prochain sommet ordinaire de la Cédéao. « Risque de métastase de toute la sous-région » « La menace, grandit, se renforce et descend vers le sud, il y a un risque de métastase au niveau de toute la sous-région », explique le président nigérien Mahamadou Issoufou. « Il fallait donc que la Cédéao se saisisse de la question », ajoute celui qui assure cette année la présidence tournante de cette organisation sous-régionale. Le chef de l’Etat du Niger parle en connaisseur. Son pays connaît le triste sort sécuritaire d’être encerclé par des régions insurgées au Mali, au Burkina Faso, au Nigeria ou en Libye. « La réponse que nous avons trouvée est la mobilisation des Etats et la mutualisation de leurs capacités de riposte », annonce-t-il. Mobilisation et mutualisation des moyens qui concernent en premier lieu les services de renseignement, l’armée, la police, les différents ministères appelés à mieux coordonner leurs efforts alors que leurs ressources sont limitées. « Il faut impérativement tarir la source de financement des groupes terroristes liée notamment au trafic de la drogue arrivant sur les côtes ouest-africaines vers la Méditerranée », analyse aussi le ministre nigérien de l’intérieur, Mohamed Bazoum. Le diagnostic ne date pas de ce sommet. Ni les solutions proposées. A ce chapitre, l’expérience mitigée de la Force armée conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), réunissant des contingents militaires de Mauritanie, du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad, ne prête pas spécialement à l’optimisme. Trois ans après sa création, la FC-G5S n’a encore rien prouvé de sa capacité à remplir la mission qui lui a été confiée : sécurisation des frontières, lutte contre le terrorisme et les groupes criminels organisés. Une création, soutenue par la France, comprenant un nombre réduit d’acteurs et basée sur les mêmes principes de la mobilisation et de la mutualisation des forces et des moyens. Au contraire, le G5 semble se déliter et risque de se dissoudre au fur et à mesure que la menace grandit et s’éloigne de sa zone d’intervention.

0 COMMENTAIRE