Face à la flambé des cryptomonnaies, les banques centrales s’affairent sur le projet de « monnaie numérique banque centrale ». L’analyse Vivien Levy-Garboua, professeur associé à Sciences Po lève un coin de voile sur le sujet.

Des travaux académiques sollicités, des groupes de travail sont constitués, des expérimentations favorisées, et des premières réalisations sont annoncées pour la mise en œuvre de la « monnaie numérique banque centrale ».
 Pour Vivien Levy-Garboua, il s’agit d’un pas vers une politique de monnaie sans risque à laquelle certains aspirent pour combattre les crises systémiques.

« Une plus grande proportion des dépôts sera « sans risque », et le déposant-contribuable sera mieux protégé en cas de crise systémique, comme celle de 2008-2009… cet argument ne paraît pas recevable : (a) en cas de turbulences ou d’inquiétude sur une banque, je transfère d’un clic tous mes dépôts à la banque centrale, et je déstabilise, par effet domino, le système bancaire ; (b) certes, dira-t-on, mais les montants que l’on peut détenir ainsi sont limités ! Mais (c) s’ils le sont, le narrow banking n’est que très partiel », explique-t-il affirmant que ce sont beaucoup de risques pris pour rien.