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Côte d’Ivoire : de la Bceao à la primature (Alassane Ouattara, Moriba, livre)

16/01/2021
Source : AfrikiPresse
Catégories: Economie/Forex

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Retourné au FMI en octobre 1984 après avoir passé 11 ans (72-83) à la Bceao (directeur des études, conseiller spécial, vice-gouverneur), Alassane Ouattara est à nouveau sollicité en octobre 1988, par les chefs d’état de l’institution sous-régionale, avec Félix Houphouët-Boigny en tête pour redresser les finances d’une banque en rupture de liquidité auprès du Trésor français où elle déposait ses réserves de change, du fait de la dérive financière des chefs d’état membres de l’UEMOA.

Nommé officiellement gouverneur en novembre 1988 après la mort de son compatriote ivoirien, Abdoulaye Fadiga, Ouattara deviendra le 7 novembre 1990, le tout 1er premier ministre de la Côte d’ivoire indépendante.

Appelé au chevet de la Bceao plongée dans une situation comateuse, Alassane Ouattara qui connait bien la maison fera d’abord face à l’arrogance de certains chefs d’état qui jusque-là avaient la mainmise sur leur leurs banques centrales respectives.

« Alors que la Bceao était au bord du chaos, les chefs d’Etat de l’union, réunis à Cotonou en août 1988, décident de doubler le plafond alloué au bénin afin de permettre à son gouvernement de payer les fonctionnaires. Cette décision n’est pas du goût du nouveau gouverneur qui dès son installation en novembre 1988 le signifie aux chefs d’Etat. Au point d’avoir des démêlés avec certains d’entre eux. Il ira même à un moment donné jusqu’à menacer de démissionner si on ne lui laissait pas les mains libres » écrit Moriba Magassouba dans le chapitre III de son livre « Alassane Ouattara, la passion du devoir » paru en octobre 2020.

« Le gouverneur Ouattara au secours du « vieux » le titre dudit chapitre montre comment l’économiste chevronné du FMI et qui retourne dans une institution (Bceao) après y avoir passé onze années, a contribué à la redresser avec brio et rigueur. Une rigueur qui fera de lui le dauphin du « vieux ». Ainsi c’est par la rigueur au travail et la conscience professionnelle qu’Alassane Ouattara entre en politique et devient le N°2 du parti-état, l’unique formation politique de l’époque, le PDCI-RDA.

Comment Ouattara a sauvé la Bceao

Face à la dérive et gabegie financières des chefs d’Etat de l’UEMOA, Alassane Ouattara proposera deux options : l’ajustement économique en réduisant de manière drastique les dépenses des Etats ou en procédant à la dévaluation du Fcfa.

Finalement la seconde option fut adoptée.

Ouattara au chevet du « vieux » à Abidjan confronté à une fronde sociale

« En franchissant le lourd portail de la présidence, ce samedi 17 février 1990, aux environs de 13heures, Alassane Ouattara est frappé par l’impression du vide qui plane sur les lieux (…) La décision du chef de l’Etat de faire appliquer le plan Moïse Koumoué Koffi, ministre de l’économie et des Finances d’alors, qui prévoyait la diminution des salaires compensée par l’abaissement des prix des denrées avait mis le feu aux poudres (…) La Côte d’ivoire au bord du chaos, la situation est pratiquement insurrectionnelle. La contestation a gagné la rue. Marches des travailleurs, des étudiants et des chômeurs se multiplient. Houphouët est décrié. Les manifestants n’hésitent pas à l’appeler voleur ou encore d’Ali Baba et les 40 voleurs. Un tract du Syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur (SYNARES), fondé par Laurent Gbagbo dresse la liste de plusieurs milliardaires et exige le retour du multipartisme » écrit en substance l’auteur.

Devenu médiateur entre Abidjan et les institutions de Breton Wood, Alassane Ouattara, tout en gardant son poste de gouverneur de la Bceao, est contacté fin mars 1990 par Charles Konan Banny, alors directeur général de la Bceao.

Houphouët a l’intention à ce moment là de nommer Ouattara Premier Ministre. Une offre que ce dernier refusera.

Dans sa réflexion, Alassane Ouattara lui propose en retour la création d’un comité interministériel qu’il met en place le 16 avril 1990.

Ce comité est chargé de sortir le pays de la grave crise économique, financière et sociale.

« Il s’agit de suspendre la mise en œuvre des mesures annoncées sous Koumoué Koffi, de renforcer le programme d’ajustement structurel en lui donnant une meilleure base pour la croissance économique » poursuit l’auteur.

Dans les coulisses, Alassane Ouattara est présenté par Houphouët comme le meilleur économiste africain.

Après six mois d’activité à la tête du comité, (avril-octobre 1990) Ouattara est appelé à faire le bilan lors du neuvième congrès du PDCI à Yamoussoukro du 1er au 5 octobre 1990.

C’est l’entrée d’Alassane Ouattara en politique. En l’absence du vieux, c’est l’économiste devenu politicien par la force des choses qui va présider certaines séances du congrès.

Ayant obtenu le multipartisme fin mars-début avril 1990, l’opposition conduite par Laurent Gbagbo se présente aux élections présidentielles du 27 octobre 1990.

Après la modification de la Constitution au lendemain de ces élections qui a vu la victoire du « vieux » alors âgé de 85 ans face à Laurent Gbagbo (27% des suffrages), un poste de Premier Ministre est créé. Alassane Ouattara est nommé officiellement le 7 novembre 1990, le tout 1er Premier Ministre et l’unique du premier président de la Côte d’Ivoire indépendante, Félix Houphouët-Boigny. Contrairement aux gouvernements précédents de 40 membres, Ouattara forme le 30 novembre 1990 un commando de 20 ministres. Avec pour entre autres objectifs, l’assainissement de l’administration ivoirienne.


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